Les compétences spécifiques territoriales : lien invisible entre les entreprises, les actifs et le territoire
Auteur / Autrice : | Truong Giang Pham |
Direction : | Francis Aubert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 06/11/2018 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit, Gestion, Economie et Politique (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut national de la recherche agronomique (France). Centre d'économie et sociologie appliquées à l'agriculture et aux espaces ruraux (Dijon) |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Marielle Berriet-Solliec |
Examinateurs / Examinatrices : Francis Aubert, Marc Dedeire, Dominique Vollet, Alexandre Asselineau, Isabelle Bories-Azeau, Guillaume Dhérissard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marc Dedeire, Dominique Vollet |
Mots clés
Résumé
La mobilité spatiale est mise en avant comme une solution aux mutations économiques impactant le territoire, pour l’adaptation de ses filières, de ses entreprises et in fine de ses actifs. La nécessité de résoudre le chômage d’une part et, d’autre part, les besoins de main d’œuvre des entreprises constituent des moteurs de cette mobilité et à l’inverse, les facteurs de viscosité du marché de l’emploi et en particulier les situations d’ancrage territorial sont considérées comme des anomalies. L’objectif de gestion des politiques publiques est alors de les résoudre par des mesures favorisant la mobilité notamment en dotant les actifs des compétences les plus transversales possibles et ainsi de sécuriser les parcours professionnels par plus de mobilité.Dans cette logique, l’ancrage territorial des actifs est difficilement compréhensible et la spécification des compétences liée au territoire une erreur stratégique. Or, il s’avère que malgré les mesures en faveur de la mobilité, de nombreux actifs continuent à être attachés au territoire et préfèrent rester que partir au risque de subir une période de chômage voire d’accepter un emploi ne correspondant pas à leurs qualifications. Par ailleurs, les entreprises semblent continuer à rechercher dans les compétences des salariés des caractères relevant de spécificités comme la confiance ou la réputation, qui ont une composante territoriale.Cette thèse chercher à éclairer cette apparente contradiction en partant de l’hypothèse que cette situation continue à perdurer pour des raisons économiques et sociales positives. En effet, en croisant la spécificité des compétences avec le caractère territorial de l’activité économique, nous recherchons des compétences spécifiques territoriales à même, selon nous, d’expliquer le lien entre les entreprises, la ressource humaine et le territoire. Dans cette thèse, nous cherchons à établir empiriquement l’existence de ces compétences spécifiques territoriales prévues par la littérature.S’inscrivant dans les sciences régionales en économie, cette thèse prend appui sur la théorie de la segmentation du marché de l’emploi et nous avons emprunté un de ses caractères particuliers à savoir la segmentation par les compétences dans la théorie du capital humain de Becker (1964). Cette spécification par les ressources humaines n’est pas une anomalie mais la résultante d’un fonctionnement « normal » du marché. Ainsi, de manière générale, la spécification des actifs et par extension des compétences est expliquée comme une source d’avantage concurrentielle pour les entreprises à travers la théorie des ressources (Penrose, 1959, Wernerfelt, 1984, Barney, 1991).Ces travaux se sont appuyés sur trois niveaux de données composé par une base de 213 Initiatives Territoriales en faveur de l’Emploi du Ministère du Travail, par une analyse en position d’observation-participante en territoire de Figeac et par des entretiens menés en territoire de Langres et du Sud Alsace.En termes de résultat, nous avons mis en place et testé une méthode d’identification qui a permis de révéler trois compétences spécifiques territoriales : la compétence d’anticipation du marché local, la compétence relationnelle spécifique au territoire et la compétence de détection et d’utilisation des habiletés locales. Pour chacune, elles sont des combinaisons de compétences de bases, individuelles et qui permettent la réalisation d’une activité économique propre à l’entreprise en lien avec le territoire. Parallèlement à ces compétences, nous avons également identifié dans les territoires la compétence collective de développement territorial.Ces compétences ont été analysées dans le cadre de leurs territoires. Ainsi, en matière de politique publique locale, cette recherche permettra de mieux spécifier les territoires pour les entreprises et les acteurs locaux. Elle apportera également une réponse en matière de sécurisation des parcours professionnels