Thèse soutenue

L’évolution du système de vulgarisation agricole face aux nouveaux défis de l’agriculture et aux enjeux de l’agroécologie dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée : le cas de la Syrie et de la Tunisie

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Auteur / Autrice : Najwa Alaadrah
Direction : Francis AubertClaude Compagnone
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 05/11/2018
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit, Gestion, Economie et Politique (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Laboratoire : Institut national de la recherche agronomique (France). Centre d'économie et sociologie appliquées à l'agriculture et aux espaces ruraux (Dijon)
Jury : Président / Présidente : Marie-Claude Pichery
Examinateurs / Examinatrices : Francis Aubert, Claude Compagnone, Marie-Claude Pichery, Guy Faure, Mohamed Elloumi, Ronald Jaubert
Rapporteurs / Rapporteuses : Guy Faure, Mohamed Elloumi

Résumé

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L’objet de cette thèse est d’analyser l’évolution du système de vulgarisation agricole en contexte méditerranéen, en termes d’organisation, de dimensions du conseil et de méthodes d’intervention à partir d’une analyse régionale des systèmes syrien et tunisien. Cette évolution répond à des changements profonds du modèle de production agricole, basé historiquement sur les principes de la Révolution verte, qui s’oriente vers des modèles agro-écologiques. Nous nous situons dans le mouvement dit de la « transition agroécologique », qui propose un cadre de développement associant les dimensions socioéconomiques et environnementales. Elle permet d'envisager une meilleure intégration de l'agriculture et de ses enjeux dans le projet de développement territorial. Concevoir et mettre en œuvre cette approche nécessite de changer profondément la gestion des systèmes de production. Pour assurer ces changements, les agriculteurs ont besoin de nouveaux dispositifs d’accompagnement. L’analyse de l’évolution des systèmes de vulgarisation est conduite à partir d’un cadre théorique et méthodologique construit en référence aux théories du développement, notamment évolutionniste, pour tenir compte des forces générales qui déterminent les actions locales, et historiciste, pour donner place aux trajectoires de développement et aux combinaisons territoriales singulières. Ce cadre suppose que le développement ne dépend pas de producteurs prêts à adopter des innovations exogènes mais plutôt à participer à son élaboration. Cette participation répond à deux besoins : i) l’adaptation de l’innovation à la particularité des situations comme la transition agroécologique le préconise, ii) la décentralisation de la gestion des biens socio-environnementaux, vers des formes de communs. Face à ces enjeux de transformation des systèmes agricoles, on peut s’attendre à ce que l’organisation de la vulgarisation agricole s’est adaptée par le passage d’un système piloté principalement par un dispositif public, basé sur une seule dimension de conseil technique et sur des méthodes diffusionnistes de vulgarisation de masse, à un système composite proposant plusieurs dimensions de conseil et de méthodes d’intervention individuelles ou communes basées sur la co-construction du conseil. L’analyse est conduite en prenant appui sur un travail empirique adapté à la situation des deux pays d’étude, circonscrit sur la région d’Al Ghâb en Syrie et de Nabeul en Tunisie. Les résultats sont assez proches dans les deux pays où l’évolution du secteur agricole se réalise par petites touches qui tiennent plus de la substitution de pratiques plus économes et plus respectueuses du milieu que les précédentes, mais elle n’a pas été accompagnée par une évolution marquante du système de vulgarisation agricole. Le dispositif étatique occupe toujours une position de monopole en Al Ghâb, et dominante à Nabeul. L’évolution organisationnelle de ce système se borne, dans les deux régions, à la déconcentration des services, avec une timide privatisation sur le terrain de Nabeul. Dans les deux régions d’études, le dispositif étatique utilise classiquement des méthodes collectives de conseil basées sur le modèle « Training and Visit » et se limite à une dimension technique basée principalement sur les recettes de la Révolution verte ; leur contribution à l’évolution des pratiques agricoles vers l’agroécologie n’est pas notable.