Thèse soutenue

Les ouvrières et le mouvement social : retour sur la portée subversive des luttes de chez Lip à l'épreuve du genre

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Auteur / Autrice : Lucie Cros
Direction : Dominique Jacques-JouvenotSylvie Guigon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 13/12/2018
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Laboratoire de Sociologie et d'Anthropologie (Besançon) - Laboratoire de Sociologie et d'Anthropologie
Jury : Président / Présidente : Christian Guinchard
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Jacques-Jouvenot, Sylvie Guigon, Christian Guinchard, Marie-Carmen Garcia, Olivier Schwartz, Yannick Le Quentrec
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Carmen Garcia, Olivier Schwartz

Résumé

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L'objet de cette thèse consiste à appréhender les impacts du mouvement social sur la division sexuée du travail. Elle prend pour cas d'analyse les luttes sociales survenues dans l'entreprise bisontine Lip entre 1973 et 1981. Ces grèves longues, mixtes, rendues célèbres par leurs allures autogestionnaires, sont porteuses d'une dynamique de changement indéniable. Or notre recherche montre que malgré la radicalité des moyens employés par les grévistes, l'émancipation féminine n'a pas eu lieu au cours des luttes. Cela étant, nous montrons que la grève favorise une perception par les ouvrières des inégalités de genre. En comparant les trajectoires féminines et masculines avant, pendant et après la période des luttes, nous mettons en évidence une pérennisation des hiérarchies de genre et de classe, y compris dans l'action militante, même si des logiques de résistances sont repérables à postériori. De fait, les infléchissements biographiques observés marquent un accès à la prise de conscience de la domination masculine, en lien avec les interactions entre les ouvrières et des collectifs féministes. En somme, cette thèse revient sur la portée subversive des luttes de chez Lip, au regard d'un contexte historique spécifique, des trajectoires et des socialisations, et des modalités de production par les femmes d'une mémoire sociale.