Thèse soutenue

Le statut des écrits dans Madame Bovary, l'Education sentimentale, Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert

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Auteur / Autrice : Corinne Trichet
Direction : Philippe Dufour
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres Modernes
Date : Soutenance le 12/06/2018
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Tours ; 1996-2018)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Interactions culturelles et discursives (Tours)
Jury : Président / Présidente : Didier Philippot
Examinateurs / Examinatrices : Anne Herschberg-Pierrot
Rapporteurs / Rapporteuses : Paule Petitier, Pierre-Louis Rey

Résumé

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Nous traitons des écrits dans le roman flaubertien, en nous intéressant en particulier aux trois romans de Gustave Flaubert : Madame Bovary, L’Éducation sentimentale et Bouvard et Pécuchet. Cela nous conduit à examiner différents types d’écrits circulant dans ces œuvres. Ceux-ci sont très variés et peuvent aller de la lettre à l’affiche, en passant par les journaux, les dictionnaires, et la littérature bien sûr, tout autant de supports qu’il existe de fonctions et d’enjeux. Au XIXe siècle, l’écrit occupe une place croissante dans la société et dans les œuvres littéraires, notamment dans le roman réaliste balzacien où les billets mondains circulent en transmettant des codes sociaux. Mais les lettres et les œuvres y sont aussi introduites abondamment et peuvent être lues de manière polysémique mais toujours signifiante. Ces choix vont de pair avec le développement de l’écrit au XIXe, par le biais notamment des journaux et de l’avènement du roman-feuilleton. Les écrits peuvent d’abord être distingués selon leur visée utilitaire ou esthétique, ils sont très nombreux dans le roman flaubertien et revêtent de multiples fonctions comme celle consistant à mettre en relief ce qui est visuel, faisant naître une forme de théâtre par la graphie. Puis, ils peuvent aussi transmettre la voix officielle, comme lors de faits juridiques à valeur à la fois référentielle et romanesque. Leur statut est parfois même historique, surtout dans L’Éducation sentimentale où résonnent les événements révolutionnaires de 1848 qui ont marqué l’époque, mais cette polyphonie présente le plus souvent un enjeu métatextuel en transmettant la voix du romancier dans une mise en abyme ; donner à voir ou à lire l’écrit serait sans doute pour lui aussi un moyen de se représenter en tant qu’auteur ou peut-être aussi, à l’opposé, de se distinguer de tous les écrits utilitaires qui caractérisent cette nouvelle société démocratique.