Thèse soutenue

Les forêts sacrées de Guinée : intégration de l'écologie pour la conservation d'un patrimoine national

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Auteur / Autrice : Fodé Salifou Soumah
Direction : David KaniewskiKouami Kokou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie fonctionnelle
Date : Soutenance le 24/10/2018
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Écologie fonctionnelle et environnement (Toulouse ; 2007-2023)

Résumé

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Il est clairement établi que les forêts à caractère sacré ne sont pas que des créations socioculturelles émanant de sociétés traditionnelles comme cadre privilégié d'accomplissement de diverses cérémonies rituelles, mais représentent aussi des formes locales de conservation de la biodiversité. C'est ce dernier rôle qui attire toute l'attention des institutions internationales, des états et des scientifiques. Bien que de telles forêts aient été largement étudiées en Asie et dans d'autres parties de l'Afrique, notre compréhension des forêts sacrées de la Guinée reste pauvre. En effet, ces forêts sont placées, en raison de leur statut sacré, sous l'entière responsabilité des communautés locales et non l'état. Dans ce travail de thèse, quatre cas représentatifs ont été retenus en Haute Guinée, dans les localités proches de Kankan. C'est l'une des régions dont les écosystèmes sont les plus anthropisés par l'agriculture et les activités minières. Les villages de Diankana, Tintioulenkoro et Dossori font partie des rares où des forêts à caractère sacré sont encore maintenues. L'objectif de cette thèse est de diagnostiquer les valeurs socioculturelles et écologiques de ces forêts, dans un contexte local fort d'anthropisation, en vue de leur documentation et de l'élaboration des stratégies d'une gestion durable. Plusieurs approches méthodologiques ont été utilisées : enquêtes sociologiques et ethnobiologiques, inventaires écologiques et botaniques. L'étude révèle un mode de gestion des forêts sacrées qui connaît une évolution chez les Malinkés, reposant à la fois sur des ''codes mythiques'' et des lois définies par la législation traditionnelle. La rigueur dans la gestion et le rôle des forêts pour les populations sont des atouts. Toutefois, les mutations sociales relativement récentes, l'agriculture et l'urbanisation fragilisent le système et pénalisent la conservation. L'analyse diachronique démontre qu'au cours de ces trois dernières décennies, le couvert forestier de l'ensemble des sites sacrés étudiés a connu un recul moyen d'environ 40 % de leur superficie initiale par l'agriculture et l'urbanisation. [...]