Les enjeux de la commémoration du centenaire de l'indépendance du Chili, 1910
Auteur / Autrice : | Gloria Aravena Bastias |
Direction : | Michel Bertrand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 26/11/2018 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : France, Amériques, Espagne, Sociétés, Pouvoirs, Acteurs (Toulouse ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Frédérique Langue |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Bertrand, Enrique Fernández-Domingo, Evelyne Sanchez | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédérique Langue, Enrique Fernández-Domingo |
Mots clés
Résumé
Le Centenaire de l’Indépendance du Chili (1910) est une commémoration nationale majeure de l’Etat. L'événement a été célébré par choix politique de l’élite gouvernante, qui exprime sa fierté, étant donné qu’elle se considère l’héritière légitime des pères fondateurs de la nation. Nous allons analyser le contenu symbolique de la fête nationale et tenter de le comprendre comme un résultat du processus de construction d’identité nationale, entamé par l’Etat après 1810. Parallèlement, nous allons approfondir les caractéristiques du contexte social et politique de la période, qui sont exposés comme un miroir de leur époque à travers la commémoration du Centenaire. Au niveau social, les sources ainsi que l’historiographie récentes, confirment l’existence d’une société de classes qui serait marquée par ses contrastes, depuis la fin du dix-neuvième siècle. L’élite politique dominante responsable de l’organisation, en a fait une fête officielle fastueuse que trouvait pompeuse la plus grande partie de la population, qui de son côté l’a célébrée plutôt d’une façon populaire et simple. Cependant et malgré ces grandes différences, le sentiment national est partagé partout dans le pays. Au niveau politique, cette commémoration suscite une production de discours politiques très nationalistes et éloquents, qui vont affirmer une vision plutôt idyllique, positive et patriote du pays, qui contraste avec un autre type de discours, nationalistes eux aussi, mais profondément critiques sur la situation que vit le Chili. Une controverse de légitimité s’installe autour de la commémoration du Centenaire, contre l'Institution et sa classe politique. Donc nous pensons que la commémoration du centenaire est vécue d’une part comme une occasion de faire-mémoire et d’affirmation de l’identité nationale de la République, et d’autre part comme une opportunité de recomposer l’unité sociale, alors très fragmentée, et peut-être comme une occasion de réfléchir à la crise de légitimité que vit le régime parlementaire chilien, mais que ne semble pas vouloir assumer l’élite politique.