Thèse soutenue

Danse improvisée et processus de création : étude des dynamiques de personnalisation chez des danseurs
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Auteur / Autrice : Adèle Jolivet
Direction : Ania Beaumatin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 13/12/2018
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Psychologie de la socialisation - Développement et travail (Toulouse ; 2015-...)
Jury : Président / Présidente : Benoît Schneider
Examinateurs / Examinatrices : Ania Beaumatin, Christine Delory-Momberger, Muriel Plana
Rapporteurs / Rapporteuses : Benoît Schneider, Christine Delory-Momberger

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail analyse les processus de personnalisation dans les trajectoires de 23 danseurs improvisateurs, dans une approche psychologique. La danse improvisée est associée à un partage intersubjectif (Bigé, 2015) et à un état d’écoute (Guisgand, 2006) : le développement de cette écoute est ici étudié. Ses dimensions d’incertitude (Azaïs, Bachir-Loopuyt & Saint-Germier, 2010) et de recherche de liberté (Kintzler, 2006) associent l’improvisation à une pratique personnalisante, en référence aux théorisations de ce processus (Malrieu, 1979 ; 1994 ; 1995 ; Baubion-Broye, Dupuy & Prêteur, 2013). Des entretiens semi-directifs sont menés ainsi que des analyses thématique et par catégories conceptualisantes (Paillé & Mucchielli, 2012). Nous avons mis en exergue des tensions, des activités de signification et des réorganisations psychologiques et physiques dans les parcours de ces improvisateurs. Leur réflexivité vis-à-vis de leur pratique pousse ces danseurs à des prises de conscience et des analyses critiques : certains ne veulent plus répéter des mouvements ni improviser sans objectif. L’improvisation leur permet alors, par sa dimension de création, de se singulariser. Certains d’entre eux rencontrent des doutes sur leur capacité ou celle des autres à communiquer, à se connecter aux autres. Ils donnent alors à leur pratique de la danse des sens nouveaux : se lier aux autres, aider et coopérer. Créer dans l’instant les centre sur leur corps au moment présent et coopérer favorise l’écoute : ceci consolide la conscience de soi. Le fait de créer leurs propres mouvements et de dépasser ce qu’ils ont appris nourrit leurs besoins de dépassement et de liberté. Improviser permet donc à ces danseurs de se singulariser et de prendre conscience d’eux-mêmes : c’est une pratique personnalisante qui participe à la construction de soi.