Thèse soutenue

Martyre et Amok en répétition : destins du politique dans le sujet de la modernité
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Sami Chiha
Direction : Marie-Jean Sauret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 22/09/2018
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Cliniques pathologique et interculturelle (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Sidi Askofaré
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Jean Sauret, Jacques Cabassut, Laurent Ottavi, Houriya Abdelouahed
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques Cabassut, Laurent Ottavi

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse interroge un phénomène historique particulier, entre autres observé dans l'actualité : l'imitation massive d'un comportement de défiance politique prenant une forme démonstrative d’annihilation du vivant face à un symbole de pouvoir, que cette dernière soit auto-sacrificielle comme dans le cas de l'immolation de soi par le feu ; ou qu’il s’agisse, plus récemment encore, d’une tuerie de masse souvent indiscriminée, assimilée par nombres d’auteurs à une forme moderne de la course de l’Amok. L'étude porte l’examen sur certaines hypothèses cliniques usuelles à ce sujet et questionne les tenants théoriques classiques : peut-on parler de processus identificatoires ? L’étiologie psychanalytique renvoie-t-elle, dans le cas d’acting-out politiques, nécessairement à un fantasme de parricide? Un premier pan de cette étude s’intéresse aux signifiants qui ont émergés dans le champ social lié auxdits actes, notamment « martyr » et « dignité » pour ce qui est de l’immolation par le feu, et « radicalisation » pour ce qui est de l’Amok. Quel imaginaire y est convoqué ? Qu’est-ce qui est dit dans ces actes qui ne parvient à être dit autrement ? Qu’est-ce que cela vient révéler de la modernité en tant que discours de pouvoir ? L’apport clinique et théorique de ce travail propose l’argument qu’une certaine phénoménologie politique moderne ne relève pas de l’acte, mais du geste ; qu’elle ne s’oriente pas d’un idéal, mais d’un hors-sens ; et qu’elle ne produit pas une réadaptation sociale de la collectivité, mais une mise à nu d’un réel indicible au centre de la culture. Une clinique dite du vide et de l’ab-sens est ainsi mobilisée pour étayer ces propos. Les conclusions sur lesquelles débouche cette clinique proposent, aux moyens d’une approche topologique, une conceptualisation psychanalytique originale des processus identificatoires, de la fonction paternelle et de la forclusion radicale du sens, comme socle « troumatique » de la structure. Les conclusions de cette thèse engagent une pensée de la répétition comme empreinte temporelle et logique du sujet, du symptôme et du lien social, dans laquelle trouve à s’exprimer un antagonisme, aussi impossible qu’inévitable, entre mêmeté et altérité.