Dans la bouche de Fogo : la résilience à l'épreuve des résistances et jeux de pouvoir sur un territoire volcanique : une approche participative et audiovisuelle
| Auteur / Autrice : | Floriane Chouraqui |
| Direction : | Bernard Charlery de La Masselière, Hélène Guétat-Bernard |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Géographie |
| Date : | Soutenance le 28/05/2018 |
| Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse) |
| Jury : | Président / Présidente : Michel Lesourd |
| Examinateurs / Examinatrices : Bernard Charlery de La Masselière, Hélène Guétat-Bernard, Béatrice Collignon, Franck Lavigne, Pauline Texier | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Collignon, Franck Lavigne |
Mots clés
Résumé
À partir d’une enquête géographique audiovisuelle réalisée dans la caldera de Fogo, au Cap-Vert, cette thèse analyse les jeux de pouvoir entre et au sein des groupes d’acteurs autour du territoire de Chã das Caldeiras avant, pendant et après la catastrophe d’origine volcanique de 2014-2015. Dans un contexte institutionnel international prônant la « résilience » comme stratégie de réduction des risques pour les populations locales, pourtant controversée dans la sphère scientifique, il s’agit de repenser les résistances individuelles et collectives des populations, fréquemment interprétées comme des réactions infondées ou impulsives, aggravant leur exposition face aux aléas. Au contraire, ces stratégies d’adaptation face aux mesures gouvernementales d’exclusion territoriale et de restriction d’accès aux ressources apparaissent comme une condition souvent incontournable de réduction de la vulnérabilité (multifactorielle et différentielle au sein de la population) et de reconstruction sociale, économique et matérielle des moyens d’existence. L’enjeu est de comprendre, à travers le cas d’étude de la caldera de Fogo au Cap-Vert, la genèse des rivalités, influences et oppositions autour du contrôle du territoire. Celles-ci rendent caduque la classique opposition de « la » population face « au » gouvernement. Ces deux entités, loin d’être monolithiques, s’avèrent être traversées de contradictions internes, d’alliances de circonstance, traduisant les difficultés collectives à concilier réduction des risques de catastrophe, préservation d’un patrimoine « naturel » et culturel commun, et enjeux éthiques de développement socio-économique, eux-mêmes complexes s’ils doivent respecter « les » populations locales dans leur diversité. Cette diversité s’inscrit dans une construction territorialisée des inégalités de vulnérabilité et des capacités dans le temps long des trajectoires et du quotidien, et se révèle dans les moments de rupture, que constituent les temps de la crise et de l’après-crise. Elle se tisse donc depuis le peuplement pionnier de la caldera, jusqu’à l’éruption de 2014-2015. La compréhension de cette complexité sociale, spatiale et temporelle, permettrait d’éviter les conflits d’intérêts entre populations et État, celui-ci devant, en toute légitimité, accompagner les dynamiques locales au lieu de céder aux pressions des résistances, dans un processus de résilience collective acceptant la dualité « ressources/menaces » des territoires. La thèse s’articule autour de plusieurs films, réalisés comme productions scientifiques à part entière (DVD joint). Trois films documentaires et deux films participatifs constituent des dispositifs, supports matériels et lieux privilégiés pour explorer les différents types de relations, jeux de pouvoir et inégalités autour de la gestion de ce territoire.