Thèse soutenue

Quels liens entre accentuation et niveaux de constituance en français ? : une analyse perceptive et acoustique

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Auteur / Autrice : Laury Garnier
Direction : Corine AstesanoAnne Dagnac
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 21/02/2018
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de NeuroPsychoLinguistique (Toulouse ; 2007-...)
Jury : Président / Présidente : Daniel John Hirst
Examinateurs / Examinatrices : Corine Astesano, Anne Dagnac, Elisabeth Delais-Roussarie, Anne-Catherine Simon
Rapporteurs / Rapporteuses : Elisabeth Delais-Roussarie, Anne-Catherine Simon

Résumé

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L’accent en français est considéré comme un accent post-lexical marquant le niveau du groupe de mots plutôt que le niveau du mot lui-même. L’Accent Final (AF) primaire, cooccurrent à la frontière prosodique, s’effacerait perceptivement en frontière prosodique majeure. L’Accent Initial (AI), dit secondaire et optionnel, serait un accent rythmique apparaissant sur les longs constituants. Dans ce contexte, seuls deux niveaux de constituance sont communément admis en français : le Syntagme Intonatif (IP) et le Syntagme Accentuel (AP). L’existence d’un Syntagme Intermédiaire (ip) est en revanche controversée. Enfin, la prise en compte du Mot Prosodique (PW) (i.e. mot lexical) comme unité de planification, ou de réalisation des règles accentuelles, en structure de surface ne semble pas envisagé. L’objectif de cette étude est d’explorer l’organisation du phrasé prosodique en français. Dans ce cadre, nous proposons une étude perceptive, via un corpus de parole contrôlée manipulant des structures syntaxiques ambiguës, où 80 participants ont effectué 3 tâches de perception : proéminence, frontière et groupement. Les événements prosodiques perçus ont ensuite été mis en relation avec leurs réalités acoustiques. Les résultats montrent que les auditeurs sont capables de percevoir des niveaux de granularité de frontières plus fins que ce que les descriptions traditionnelles du français prédisent. Par ailleurs, les mots lexicaux sont systématiquement réalisés par un marquage bipolaire (AI+AF) de même force métrique. AI joue également un rôle plus structurel que rythmique, en marquant la structure prosodique de manière plus privilégiée qu’AF. Enfin, AF ne s’efface pas perceptivement en frontière prosodique majeure, et garde au contraire une trace métrique au niveau du mot lexical, qui ne varie pas strictement en fonction du niveau de constituance.