Thèse soutenue

La "langue de bois" au Royaume-Uni au 21ème siècle : une étude sémiolinguistique du parler politique contemporain
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Auteur / Autrice : Julie Nimtz
Direction : Maryvonne Hutchins-Boisseau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 09/11/2018
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Linguistique, langues, parole (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Catherine Paulin
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Ducard
Rapporteurs / Rapporteuses : Graham Ranger, Sandrine Sorlin

Résumé

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Cette thèse se donne pour objet l’étude du fonctionnement de ce que l’on appelle « langue de bois » dans le discours politique contemporain au Royaume-Uni. Cet hyperonyme désigne un ensemble de stratégies déployées en langue, selon des modes divers, à des fins manipulatoires. Ce travail distingue ainsi, au sein de ce discours « codé », des procédés linguistiques qui relèvent de ce que nous appelons parler politique contemporain qui, insidieusement, diffuse une idéologie dominante. Bien qu’aucun procédé, linguistique ou rhétorique, ne soit intrinsèquement manipulatoire, ce parler remplit différentes fonctions selon le contexte (linguistique, générique, situationnel). L’exploration d’un corpus de general election manifestos comparé à un corpus d’éditoriaux britanniques vise à mettre au jour le fonctionnement sémiolinguistique de ce parler, manifestation d’une activité de construction de valeurs idéologiques et/ou de manipulation langagière. Notre étude linguistique s’appuie sur la Théorie des Opérations Prédicatives et Énonciatives d’A. Culioli, complétée par le recours à d’autres théories (Analyse du/des Discours et sémiotique). Les phénomènes linguistiques sont contextualisés au moyen d’autres disciplines (sociologie et sciences politiques). Partant du principe que le sens idéologique et les valeurs destinées à être reconnues, reconstruites et interprétées, sont construits dans et par l’énonciation, nous montrons, au moyen de l’analyse de marqueurs (WILL, SHALL, WOULD, les pronoms personnels YOU, WE, I) et de notions (/change/ et /be green/), que la co-énonciation est une clé essentielle pour la compréhension des stratégies manipulatoires mises en œuvre au sein de ce parler. Les opérations fondamentales de « représentation », « référenciation », « régulation » (Culioli) et les stratégies de naturalisation et/ou d’oubli (Barthes/Pécheux) déployées au sein des textes se présentent sous différentes formes, parmi lesquelles on peut citer l’ajustement anticipatif paratextuel, et le brouillage des frontières entre différents niveaux de spécification du paramètre S de la situation d’énonciation ou entre les différentes valeurs construites par les auxiliaires de modalité/les notions.