Caractérisation cellulaire et génétique de la parthénogenèse chez l’algue brune Ectocarpus sp.
Auteur / Autrice : | Laure Mignerot |
Direction : | Susana M. Coelho, J. Mark Cock |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génétique et biologie du développement |
Date : | Soutenance le 14/12/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de biologie intégrative des modèles marins (Roscoff, Finistère ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Destombe |
Examinateurs / Examinatrices : Julie Jaquiéry | |
Rapporteur / Rapporteuse : John Pannell, Tanja Schwander |
Mots clés
Résumé
Bien que la reproduction sexuée soit prédominante chez les eucaryotes, plusieurs centaines d’organismes ont opéré une transition vers la reproduction asexuée. Les transitions entre reproduction sexuée et asexuée peuvent avoir une importance et des conséquences évolutives mais elles restent largement peu décrites au niveau écologique, moléculaire, génétique ou cytologique. La reproduction asexuée par parthénogenèse correspond au développement d’un organisme à partir de gamètes sans fécondation. Bien que beaucoup d’eucaryotes soient parthénogénétiques, nous connaissons très peu les bases génétiques, les causes et les conséquences évolutives conduisant à ce mode de reproduction asexuée. Les algues brunes sont un groupe d’eucaryotes multicellulaires qui présentent une incroyable diversité en termes de cycle de vie, de systèmes sexués ou mode de reproduction. Elles représentent d’excellents modèles pour étudier l’origine, l’évolution et les mécanismes de la parthénogenèse. Dans cette thèse, les nombreux outils génétiques et cellulaires développés pour l’algue brune modèle Ectocarpus ont permis de caractériser les loci impliqués dans la parthénogenèse et de mettre en lumière les causes et les conséquences de ce développement à l’échelle de l’organisme. Nos résultats soulignent le rôle clé des chromosomes sexuels en tant que régulateur majeur de la reproduction asexuée, ainsi que deux loci autosomaux. Des effets négatifs de la parthénogenèse sur la fitness des mâles ont été identifiés ainsi que des effets sur la fitness des générations du cycle de vie. Ces résultats indiquent que la parthénogenèse pourrait être à la fois sous sélection sexuelle et sous sélection antagoniste par rapport aux générations (polyploidallie) (Chapitre 2). La croissance des zygotes est significativement affectée par la capacité parthénogénétique des parents mâles et la transmission des mitochondries a été suivie afin de caractériser les retards de croissances observés (Chapitre 2 et 3). En parallèle, la transmission mitochondriale chez Ectocarpus sp.7 s’est révélé être non usuelle (Chapitre 3). Enfin, la carte génétique générée (Chapitre 2) pour l’espèce Ectocarpus siliculosus a été comparée à celle d’Ectocarpus sp.7 (génome de référence séquencé en 2010) et a révélé une synténie fortement conservé entre les deux espèces (Chapitre 4). En étudiant la parthénogenèse chez un organisme multicellulaire qui a évolué indépendamment des plantes et des animaux, ce travail a participé à approfondir les connaissances sur les mécanismes évolutifs conduisant à la parthénogenèse.