Propriétés comportementales et neurales des effets d'anticipation conscients et inconscients
Auteur / Autrice : | Camille Rozier |
Direction : | Lionel Naccache |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences cognitives |
Date : | Soutenance le 29/01/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut du cerveau (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Vincent Navarro |
Rapporteur / Rapporteuse : Angela Sirigu, Jennifer Theresa Coull |
Mots clés
Résumé
Tandis que les psychologues débattent depuis longtemps la question du conscient et de l’inconscient pour savoir lequel a le plus d’influence sur le comportement humain, une approche plus fructueuse serait d’explorer comment ces deux aspects fonctionnent ensemble. En effet, les recherches récentes montrent que les liens entre les processus conscients et inconscients sont si étroits qu’il serait quasi-impossible d’avoir une compréhension générale de l’appareil psychique humain sans comprendre leurs interactions. De plus, la conscience semble être nécessaire pour qu’une représentation mentale puisse être maintenue et accessible à divers processus cognitifs tels que le contrôle stratégique ou la mémoire épisodique. Plusieurs expériences comportementales et d’imagerie fonctionnelle montrent que les représentations inconscientes sont typiquement de très courte durée. Toutefois, nous avons émis l’hypothèse que ces représentations inconscientes éphémères pourraient également provoquer des processus de plus longue durée, comme le suggère l’observation récente de préparations motrices et attentionnelles pouvant être manipulées inconsciemment. Ceci nous a poussé à explorer si l’attente d’un stimulus visuel imminent – qui sollicite des processus moteurs et attentionnels – est modulée par des processus inconscients. Ainsi, nous avons développé une série d’expériences d’amorçage masqué pour explorer la possibilité d’initier inconsciemment un effet d’attente soutenue. A travers quatre expériences complémentaires qui utilisent des mesures comportementales, de l’EEG à haute densité ou des enregistrements intra-crâniaux, nous démontrons qu’un signal perçu inconsciemment peut moduler un composant ERP (la variation contingente négative, CNV) de longue durée (>1 seconde) et que cet effet d’attente neurophysiologique va de pair avec une facilitation comportementale. Ces résultats soulignent l’importance de distinguer les représentations inconscientes éphémères de la possibilité d’une influence de plus longue durée sur les processus cognitifs. Les résultats iEEG ont mis en lumière une dissociation entre les effets conscients et inconscients. Nous trouvons des effets précoces comparables dans les régions temporales pour les signaux conscients et inconscients, suivis par des effets frontaux de longue durée uniquement pour les effets conscients. Ces résultats convergent vers un modèle en deux étapes des mécanismes sous-jacents de l’attente.