Thèse soutenue

Étude comparative d'expression de gènes chez un scyphozoaire (Aurelia aurita) et un hydrozoaire (Clytia hemisphaerica) : nouvelles perspectives sur certaines innovations évolutives qui caractérisent leurs stades méduse

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Auteur / Autrice : Thomas Condamine
Direction : Michaël Manuel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance le 06/07/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Evolution Paris Seine
Jury : Président / Présidente : Martine Maïbèche-Coisné
Examinateurs / Examinatrices : Chiara Sinigaglia, Lucas Leclère
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Vervoort, Carole Borchiellini

Résumé

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Trois des cinq classes de cnidaires présentent des méduses pélagiques, classiquement tenues pour homologues, issues de l'acquisition d'un stade planctonique chez l’ancêtre des médusozoaires. Des différences anatomiques fondamentales opposent pourtant les hydroméduses aux cubo- et scyphoméduses, concernant leurs systèmes nerveux locomoteurs, leurs organes sensoriels, leur ontogenèse. Y aurait-il eu plusieurs acquisitions convergentes d’un stade méduse ? Les présents travaux s’appuient sur l’étude comparative de caractères d’une hydroméduse (Clytia hemisphaerica) et d’une scyphoméduse (Aurelia aurita), via des phylogénies de gènes et le suivi de l’expression de gènes par RNA-seq, hybridation in situ, et qPCR. Ils ont visé (i) une meilleure caractérisation du système tentaculaire de Clytia ; et la comparaison entre ces deux méduses (ii) du déploiement d’acteurs clés du développement et de la morphogenèse chez les animaux, et (iii) de protéines associées aux muscles striés (absents chez les polypes et convergents avec ceux des bilatériens). La comparaison de l'expression des Wnt soutient une conservation chez les cnidaires des rôles de voies de signalisation en aval de ces ligands dans l’organisation de l'axe oral-aboral et d’éléments du système nerveux, et une possible absence d'homologie des tentacules et de la symétrie tétraradiaire entre hydro- et scyphoméduses. Les recrutements indépendants de formes de tropomyosine spécifiques des muscles striés plaident en faveur d’acquisitions convergentes du muscle strié, donc de la locomotion pélagique, entre hydro- et scyphoméduses. Ces données remettent en question le scénario d'acquisition unique de la méduse chez les cnidaires.