Thèse soutenue

Évolution tectonique, architecture des failles, et circulation paléo-fluides dans des systèmes transpressive : sud d’Haïti

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Richard Wessels
Direction : Nadine Ellouz-ZimmermannSylvie Leroy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géoscience
Date : Soutenance le 27/06/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Géosciences, ressources naturelles et environnement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre de Paris (2009-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Lacombe
Examinateurs / Examinatrices : James P. Evans, Rudy Swennen, Roberte Bien Aime Monplaisir
Rapporteurs / Rapporteuses : Sveva Corrado, Manuel Pubellier

Résumé

FR  |  
EN

Haïti est située sur la partie occidentale de l'île d'Hispaniola, qu'il partage avec la République dominicaine à l'est. Haïti est située en limite septentrionale des Caraïbes, où le mouvement relatif entre les plaques Caraïbes et Amérique du Nord est accommodé par un système complexe de microplaques de failles et de blocs tectoniques. Deux failles décrochantes sismogènes liées à ce système se trouvent en Haïti ; la zone de faille d'Enriquillo – Plantain Garden (EGPFZ) sur la partie sud d'Haïti et la zone de faille Septentrionale (SFZ) au large de la partie nord d'Haïti, tandis que la chaîne trans-haïtienne, composée de chevauchements d’unités tectoniques haïtiennes se propage vers le sud-ouest. La géologie et le contexte géodynamique d'Haïti font l'objet d'un regain d'intérêt scientifique à cause du séisme très destructeur de Mw 7.0, survenu le 12 janvier 2010, qui s’est produit au sud d'Haïti à Leogâne, près de la capitale Port-au-Prince. Cette étude, qui est une collaboration entre Sorbonne Université, IFP Energies nouvelles (IFPEn), l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), URGéo, et le Bureau des Mines et de l’Energie d’Haïti (BME), participe à l'accroissement des connaissances géologiques de la zone méridionale d'Haïti. Elle comporte trois objectifs principaux ; 1) identifier le nombre et la chronologie des phases de déformation de la péninsule sud d'Haïti, leur impact régional, leur style structural, et l'évolution des paléo-contraintes, 2) contraindre l'histoire de la déformation de la zone frontale de la chaîne trans-haïtienne (la chaîne des Matheux), et (3) caractériser l'interaction entre les fluides et la déformation en examinant la circulation des paléo‐fluides associée à la déformation dans les deux régions. Pour atteindre ces objectifs, cette étude intègre des données géologiques et des observations à terre sur Haïti acquises lors de deux campagnes de terrain en 2015 et 2017. Les données stratigraphiques et structurales sont combinées avec l’étude des images satellitaires pour établir quatre cartes géologiques à petite échelle (~1:50.000) et des coupes transversales, qui permettent de mieux comprendre et de contraindre la déformation dans la région. Des échantillons de roches et de veines sont analysés à l'aide d'une série de techniques analytiques, incluant la microscopie optique, la cathodoluminescence, la micro‐thermométrie des inclusions fluides et la spectroscopie Raman sur ces inclusions, la diffraction des rayons X, la géochimie des isotopes stables, et la géochimie sur roche totale. L'ensemble des analyses est intégré afin de documenter et comprendre la circulation des paléo‐fluides. Les résultats de cette étude indiquent que la Péninsule du Sud s’est développée sur une large zone d’inversion bordée par des chevauchements impliquant le socle, tandis que la déformation dans la Chaîne des Matheux est principalement à l’origine d'une tectonique contrôlée par des niveaux de décollement peu profonds, suivie tardivement par des inversions de socle. L'histoire de déformation de la Péninsule du Sud est polyphasée et caractérisée par trois phases tectoniques majeures; 1) Compression et soulèvement durant le Maastrichtien et le Paléocène inférieur, 2) compression et soulèvement du Miocène inférieur qui affectaient principalement la partie sud‐ ouest de la Péninsule du Sud, et 3) déformation transpressive du Miocène supérieur à l’actuel. Cette dernière phase est caractérisée par une concentration progressive d'activité décrochante le long de l'EPGFZ, qui enregistre un maximum de 15 km de déplacement sénestre depuis la fin du Messinien [...]