Thèse soutenue

Quelques modèles probabilistes pour l'étude de l'hétérogénéité lors de la diversification de l'arbre du vivant

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Auteur / Autrice : Odile Maliet
Direction : Hélène MorlonNicolas Loeuille
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie et évolution
Date : Soutenance le 20/09/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de biologie de l'École normale supérieure (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Marianne Elias
Examinateurs / Examinatrices : Michaël Blum
Rapporteurs / Rapporteuses : Rudolf Philippe Rohr, Franck Jabot

Résumé

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Dans cette thèse, je présente différentes approches pour quantifier et expliquer les variations dans le processus de diversification au sein de l’arbre du vivant. Toutes les approches présentées s’appuient sur des modèles probabilistes. Le premier chapitre s’intéresse à la forme générale des phylogénies, et propose une nouvelle mesure de la relation entre la richesse spécifique et la profondeur des clades au sein d’une phylogénie. Nous montrons que, dans les phylogénies empiriques, cette mesure s’écarte de la valeur attendue pour un processus de diversification homogène entre les lignées, possiblement à cause de la présence de variations du taux de diversification au sein des groupes étudiés. Dans le deuxième chapitre, je m’intéresse à une description à plus fine échelle de ces variations de taux, et présente une nouvelle méthode pour estimer des vitesses de diversification lignée-spécifiques dans les phylogénies empiriques. Contrairement aux méthodes existantes, qui considère que les taux de diversifications varient par des sauts rares et de grande amplitude, la nôtre propose une vision plus graduelle de l’évolution de la vitesse de diversification. Nous appliquons notre méthode à un jeu de données empirique et montrons que la variabilité du taux de diversification est aussi forte au sein des clades qu’entre les clades, ce qui s’accorde bien avec cette vision d’une évolution progressive des taux de diversification. Enfin, le troisième chapitre se concentre sur une des explications possibles à la présence de variabilité dans les vitesses d’accumulation d’espèces, en présentant un modèle individu-centré permettant d’étudier l’effet de différent types d’interactions écologiques sur le processus de diversification. Nous étudions les prédictions de ce modèle pour la diversité obtenue, ainsi que sur plusieurs mesures caractérisant la structure des réseaux d’interactions. Notre modèle génère des réseaux d’interactions écologiques réalistes, avec des réseaux plus modulaires et moins emboités dans les communautés antagonistes que dans les communautés mutualistes. La présence d’interactions antagonistes favorise la diversification de la communauté, du point de vue de la variabilité en traits comme de celui du nombre d’espèces, tandis que les interactions mutualistes entravent la création de diversité, du fait d’une forte sélection stabilisante.