L’énigme de l’automne de la Renaissance à la Régence : pratiques et poétique d’un genre ingénieux
Auteur / Autrice : | Elsa Veret |
Direction : | Delphine Denis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue française |
Date : | Soutenance le 09/11/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Sens, texte, informatique, histoire (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Macé |
Examinateurs / Examinatrices : Carine Barbafieri, Dominique Bertrand, Dominique Maingueneau |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’objet de cette thèse est de rendre compte des spécificités d’un genre poétique ingénieux, l’énigme, devenu caduc et qui a longtemps été dédaigné par la critique littéraire en raison de sa dimension ludique. Elle n’en a pas moins connu une ample carrière tout au long de la première modernité, comme en attestent de nombreux manuscrits et séries éditoriales. Nous abordons cette forme procédant du genre de discours de la devinette, dont l’étude a longtemps été réservée à l’anthropologie, du point de vue de l’histoire littéraire et de l’histoire des formes. Cette thèse expose les nombreuses filiations littéraires de l’énigme en langue française ainsi que ses enjeux pragmatiques dans le contexte des salons, où elle est adaptée aux règles du jeu de la conversation et de la civilité mondaine. L’analyse poétique et rhétorique démontre que, loin d’être une forme hermétique, l’énigme subordonne l’effet obscur de la parole poétique à l’éclat ingénieux. Genre à contrainte et genre sériel, elle constitue un laboratoire de la création poétique de l’Ancien régime, donnant lieu à de nombreuses inventions facétieuses et galantes. L’étude des collections d’énigmes publiées entre les années 1570 et 1720 rend compte, au-delà de la répétition des thèmes et des formes, de possibilités d’énonciation originale des « mystères ingénieux ». Elle révèle aussi le rôle central de l’allusion dans l’invention du discours littéraire de la première modernité.