Thèse soutenue

Jean de La Fontaine et la fable ésopique. Genèse et généalogie d'une filiation ambiguë

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Auteur / Autrice : Antoine Biscéré
Direction : Patrick Dandrey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 29/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Génetiot
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Bury, Jean-Marc Chatelain, Paola Cifarelli, Paul J. Smith

Résumé

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Au seuil de ses Fables, La Fontaine affirme qu’il « chante les héros dont Ésope est le Père ». Souvent prise pour argent comptant, cette généalogie affichée a conduit la critique à envisager la composition des Fables dans le cadre d’un face-à-face schématique entre le « Père » supposé du genre et son Fils incarné dans la France du Grand Siècle. Cette thèse se propose de reprendre sur nouveaux frais la question des sources de l’inspiration « ésopique » de La Fontaine : « chante[r] les héros dont Ésope est le père », qu’est-ce à dire exactement ? À quelle figure auctoriale et à quels ouvrages le nom d’Ésope pouvait-il être associé dans l’esprit d’un poète du XVIIe siècle ? Au travers de quels filtres la « matière ésopique » était-elle passée avant que La Fontaine ne se l’approprie ? Après un examen approfondi de l’origine et de la nature du corpus des fables dites d’Ésope et de la biographie fictive du fabuliste grec (Vie d’Ésope), l’enquête se porte sur la réception et la transmission de ces textes aux XVe, XVIe et XVIIe siècles. Elle révèle que la filiation apparemment directe, évidente et sans médiation entre l’inventeur légendaire de l’apologue et son héritier majeur demande une révision de nos préjugés critiques, à la lumière de l’archéologie d’un modèle, d’un genre et d’une tradition qui s’avèrent d’une complexité et d’une diversité que La Fontaine lui-même ne soupçonnait peut-être pas, mais qui promet à l’analyste moderne la révélation d’un mode d’invention et de réception du genre fable beaucoup plus ouvert, fluide, voire confus, que ne le laisserait supposer l’annotation des éditions du fabuliste français.