Le statut de grand dramaturge au XVIIe siècle : Corneille, Racine et Molière, figures vedettes d’une histoire littéraire en construction (1640-1729)
Auteur / Autrice : | Marine Souchier |
Direction : | Georges Forestier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 23/11/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Claude Bourqui |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Abramovici, Bénédicte Louvat-Molozay, Emmanuelle Mortgat-Longuet, Claudine Poulouin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dès la fin du XVIIe siècle, Corneille, Racine et Molière se voient attribuer une supériorité indiscutable sur l’ensemble des autres dramaturges contemporains. Cette hiérarchie dont l’histoire littéraire actuelle a hérité continue à nous faire admettre comme une évidence la précellence accordée à ce trio de « classiques » et les études consacrées aux auteurs dits « mineurs » interrogent rarement le statut d’auteur « majeur ». Nous avons souhaité étudier le processus d’élaboration du statut de grand dramaturge. Cette thèse met ainsi en lumière les différents aspects et manifestations de cette construction, dont elle retrace les étapes du vivant des auteurs — des années 1640 à 1680 —, tout en identifiant les facteurs permettant de comprendre pourquoi ces trois dramaturges bénéficièrent d’un tel statut, au détriment de leurs confrères et concurrents. Ce travail observe ensuite l’immédiate postérité de nos auteurs — des années 1670 à 1720 —, afin de montrer comment la hiérarchisation et la classification à l’œuvre dans le double processus de majoration et de minoration desdramaturges posent les bases de l’histoire du théâtre français. Pour comprendre la constitution du panthéon des grands dramaturges, nous analysons les mécanismes d’écriture de l’histoire du théâtre dit « classique » et faisons émerger le processus de mythification qui préside à l’apparition de la « triade sacrée » Corneille- Racine-Molière. Nous expliquons alors comment l’histoire du théâtre français s’écrit à la gloire de ces auteurs, à partir et autour de leurs trois figures, classicisées et transformées en symboles du « siècle de Louis XIV ».