Deux critiques de la modernité politique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : une étude comparée. Leo Strauss et Theodor Adorno
Auteur / Autrice : | Haochen Deng |
Direction : | Alain Renaut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 27/06/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Rationalités contemporaines (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-Henri Tavoillot |
Examinateurs / Examinatrices : Corine Pelluchon, Patrick Savidan |
Résumé
L’objectif de ce travail est d’étudier parallèlement les critiques de la modernité développées à partir de deux positionnements philosophiques en grande partie antithétiques représentées ici par leurs figures de proue : Leo Strauss et Theodor Adorno. Nés et décédés presque aux mêmes moments sans s’être connus, ils seront interrogés ici, en particulier, à partir de leurs manières respectives de faire face aux multiples défis lancés en 1945 à la réflexion philosophique. La première section de cette étude examine leurs philosophies comme celles de penseurs se représentant eux-mêmes à travers leurs réactions différentes à l’antisémitisme. La deuxième section analyse leurs relations critiques, de teneurs fortement distinctives, à la pensée de Heidegger, vis-à-vis de laquelle chacun élabore à sa manière une démarche de rupture. La troisième section aborde, comme constituant des points de croisement entre Strauss et Adorno, deux discussions jouant un rôle-clé dans leurs pensées : d’une part avec le positivisme des sciences sociales ; d’autre part, avec la modernité, identifiée comme affrontant une crise consubstantielle à ses options spécifiques. Ces deux discussions font apparaître paradoxalement plusieurs points de convergence entre des démarches si opposées. La dernière section examine les deux solutions à l’égard du problème de la modernité, l’une macrologique s’appuyant sur les sources médiévales, l’autre micrologique demeurant dans le sillage de l’Aufklärung. Une discussion s’amorce dans la conclusion quant à ce qu’il peut en être désormais de la postérité conceptuelle de ces deux pensées dans le nouveau contexte qui est aujourd’hui celui de la philosophie politique.