Entre princes et marchands : les agents généraux de France à Madrid dans les interstices de la diplomatie (1702-1793)
Auteur / Autrice : | Sylvain Lloret |
Direction : | Lucien Bély |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des relations internationales et de l'Europe |
Date : | Soutenance le 25/06/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....) |
Jury : | Président / Présidente : Reynald Abad |
Examinateurs / Examinatrices : Joaquim Albareda i Salvadó, Alain Hugon, Isabel Lobato Franco, Géraud Poumarède |
Mots clés
Résumé
Entre 1702 et 1793, onze hommes occupèrent la fonction d’agent général de la Marine et du Commerce de France à Madrid. Agissant sans statut officiel, ces envoyés du secrétaire d’État de la Marine étaient la pièce maîtresse d’un réseau d’information français en Espagne. Créés après l’avènement du Bourbon Philippe V au trône d’Espagne, ces experts, clé de voûte du réseau consulaire français dans la Péninsule, mirent leur compétence économique au service d’un rapprochement commercial entre les deux monarchies. Par leur action, leur surface sociale, leur connaissance de l’Espagne et leurs discours, ces intermédiaires s’appropriaient une fonction aux contours obscurs. Hommes de l’ombre sous les ordres de l’ambassadeur français, ils acquirent une dimension qui en fit les véritables artisans d’une diplomatie commerciale franco-espagnole au XVIIIe siècle. Ces instances de dialogue interrogent les interactions croissantes entre commerce et diplomatie. L’étude tend à montrer en quoi ces figures hybrides se situaient à l’interface entre plusieurs mondes : la France et l’Espagne d’une part, le négoce et la sphère politique d’autre part. Informateurs, négociateurs et médiateurs, ces agents interrogent le cheminement qui conduisait de l’information à la négociation. Il s’agit de montrer en quoi ces hommes, acteurs de l’interconnexion des deux monarchies, dessinaient les contours d’un espace de dialogue spécifique qui visait à combler les interstices entre les réalités du terrain et la discussion entre gouvernements.