L'union fait la force : la bonne famille en ses réseaux. L'ascension prodigieuse des Cibiel, du colportage à la haute finance (1754-1914). Théorie de l'acteur stratégique appliquée à l'Histoire de la famille
Auteur / Autrice : | Philip Malgras |
Direction : | Jacques-Olivier Boudon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 18/01/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Stoskopf |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Mouysset, Yves Pourcher |
Résumé
La présente thèse vise à déterminer les ressorts de l’ascension sociale des Cibiel, entre 1754 et 1914, organisée durant quatre générations sur un mode collectif, au cours de laquelle ils passent du colportage local entre montagne du Cantal et plaines, au négoce et à la finance au niveau national puis international : ils édifient, à partir du textile et du Sud-ouest, un empire financier et industriel dans tous les domaines de la Révolution industrielle – transports, secteur minier et métallurgique et dérivés, modernisation urbaine – complété par un patrimoine foncier de premier ordre. L’analyse de cette mutation progressive permet de comprendre quelles sont les stratégies et les logiques mises en œuvre par les différents « acteurs » de la famille, mettant en synergie jeux communs et jeux individuels pour conquérir un pouvoir économique et sociopolitique majeur au sein des réseaux d’élites, à partir d’un réseau familial insolite implanté dans une logique de comptoirs à l’image de celui des Rothschild. La mobilisation de la méthodologie d’analyse des réseaux et de la sociologie des organisations, notamment la théorie de « l’acteur stratégique » de Michel Crozier et Erhard Friedberg, pour étudier la dynamique des Cibiel, permet de mesurer à quelles conditions « l’union fait la force ». Alors que la succession d’un « acteur-clé » aux trois premières générations joue un rôle moteur pour le collectif familial, la rupture introduite par une « stratégie d’affrontement » intrafamiliale à la dernière génération marque la fin de la « bonne fortune » prodigieuse de la famille Cibiel et de sa success story singulière.