Thèse soutenue

Les corps du livre, du codex au numérique. Enjeux des corporéités d’une forme médiatique : vers une anthropologie communicationnelle du livre

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Auteur / Autrice : Elsa Tadier
Direction : Emmanuël SouchierAnne Zali
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l’information et de la communication
Date : Soutenance le 07/02/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Groupe de recherches interdisciplinaires sur les processus d’information et de communication (Paris ; 1992-....)
: École des hautes études en sciences de l'information et de la communication (Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine)
Jury : Président / Présidente : Joëlle Le Marec
Examinateurs / Examinatrices : David Douyère, Fabienne Martin-Juchat, Pascal Robert

Résumé

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À « l’ère du numérique », cette thèse porte sur le livre défini comme forme médiatique. En réinterrogeant la conception occidentale de la communication portée par ce média, elle met en regard la forme matérielle du livre et sa fonction symbolique. La thèse se nourrit d'une histoire des formes pour analyser les mutations liées à l’émergence du « livre numérique ». Le livre assure une fonction de médiation entre les partenaires de l’échange, irréductiblement absents l’un à l’autre. Cette absence est envisagée comme un principe moteur, travaillant le processus communicationnel du livre dont la matérialisation constituerait l’hypothèse d’une « rencontre ». Dès lors, dans quelle mesure le livre emprunte-t-il au modèle du corps pour prendre en charge sa fonction de médiation et fonder son « opérativité symbolique » ? Renversant le regard sur cet objet considéré comme figé, nous interrogeons son processus dynamique d’inscription dans la vie sociale. Et, envisageant les dimensions « composites » de sa fabrique, nous tentons de saisir les enjeux des corporéités du livre entre langue, texte et support. Notre hypothèse est que le livre se donne comme un corps substitutif porté par une pensée de la co-présence de ses acteurs, en tant que forme dans laquelle ils font alternativement « présence ». Il s’agit donc d’interroger les corporéités du média et en retour d’analyser la façon dont le livre participe de la construction de conceptions culturelles et sociales du corps. En repensant les enjeux de la médiation, cette thèse pose les perspectives d’une anthropologie communicationnelle invitant à reconsidérer les médias au regard d’une réarticulation des rapports entre nature et culture.