Thèse soutenue

Le problème du « je » poétique dans la poésie de Stéphane Mallarmé : la quête de l’impersonnalité et l’énonciation poétique

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Auteur / Autrice : Namiko Yano-Matsuura
Direction : Bertrand Marchal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 22/03/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Murat
Examinateurs / Examinatrices : Henri Scepi, Aurélie Loiseleur-Foglia

Résumé

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Dans « Crise de vers » (1897), Mallarmé déclare « la disparition élocutoire du poëte », formule qui inspire aux critiques littéraires du milieu du XXe siècle la revendication de « la mort de l’auteur ». Si le poète s’efforce de disparaître, comment peut-on considérer le je parlant et le centre de la subjectivité inscrite inévitablement dans le poème ? L’impersonnalité, perçue d’abord par Mallarmé au moment de sa crise spirituelle des années 1860, est-elle compatible avec ce je ineffaçable du poème ? À partir de ces questions, la présente thèse, composée de deux parties, se propose d’interroger sa poétique de l’impersonnalité. Le premier volet vise à tracer chronologiquement l’évolution de l’idée d’impersonnalité en s’appuyant sur le discours théorique du poète. Cette idée, qui se rattache au début à un état existentiel du sujet créateur, porte au fur et à mesure sur la technique artistique et l’effet produit de l’œuvre, au cours de ses critiques sur Manet (1874-1876), Wagner (1885) et le théâtre contemporain (1886-1887). En analysant les poèmes publiés entre 1876 et 1887, période marquée par ce développement, le second volet vise à éclairer le côté pratique de l’impersonnalité. Pour saisir le paradoxe apparent de l’exigence théorique et du je poétique, nous examinerons d’un point de vue énonciatif le poème qui se produit d’une énonciation du sujet parlant. Sur ce plan de l’acte de langage, la quête mallarméenne de l’impersonnalité, articulée à celle de la pureté de la poésie, parvient, malgré son discours à la première personne, à la construction dans et par le poème d’un espace-temps fictif et théâtral qui nous apparaît à chaque lecture.