Thèse soutenue

Le pari de l’Hérétique. Les prélats royalistes et la légitimation d’Henri IV

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Auteur / Autrice : Lana Martysheva
Direction : Denis Crouzet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 23/03/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris)
Jury : Président / Présidente : Laurent Bourquin
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Le Roux, Guy Le Thiec, Liudmila Pimenova, Penny Roberts, Pavel Ûrʹevič Uvarov

Résumé

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Cette recherche interroge la monarchie française en situation de crise en partant d’un pari politique hors norme, celui des prélats catholiques qui misèrent sur Henri IV, roi protestant. Elle étudie les diverses facettes de l’action politique de ces hommes et reconstruit les mécanismes de leur travail de légitimation du premier Bourbon, en privilégiant les premières années du règne. Centrer l’enquête sur ces années permet de restituer à cette période sa dimension d’incertitude vécue par les acteurs de la monarchie, qui se trouve généralement écrasée par le poids de l’histoire de la pacification, après l’édit de Nantes. Ce choix d’un temps court rend possible l’étude attentive des cérémonies possédant une grande importance symbolique, tels que l’abjuration et le sacre royaux. Trop souvent ces événements sont uniquement décrits, racontés par l’historiographie. L’analyse proposée ici s’attache à l’inverse à leur redonner leur dimension problématique, à réfléchir sur les choix stratégiques faits par le pouvoir, notamment en ce qui concerne leur publication, comme une seconde mise en scène, imprimée. En adoptant un angle d’observation centré sur l’engagement, tantôt exposé, tantôt discret du groupe de prélats (Jacques du Perron, Claude d’Angennes et leurs pairs), il devient possible d’appréhender la monarchie en tant qu’œuvre collective d’acteurs multiples qui agissent pour assurer sa survie. En proposant ainsi une alternative à la vision navarro-centrée qui domine largement l’historiographie, cette approche permet d’aborder d’une nouvelle façon la sortie des guerres de Religion et de révéler des acteurs peu connus, qui néanmoins jouent un rôle crucial dans ce processus.