Essais sur les dimensions commerciales et macroéconomiques des chaînes mondiales de valeur
Auteur / Autrice : | Sebastián Franco bedoya |
Direction : | Isabelle Méjean |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 13/06/2018 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Saclay (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....) |
Laboratoire : Centre de Recherche en Economie et Statistique (Palaiseau ; 1993-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Gregory Corcos |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Méjean, Paloma Lopez-Garcia, Francesco Pappadà | |
Rapporteur / Rapporteuse : María Bas, Jean Imbs |
Résumé
La phase la plus récente de la mondialisation, Chaînes de Valeur Mondiales (CVM), est datée du début des années 1990. La naissance de l'Organisation Mondiale du Commerce a abattu de nombreuses barrières commerciales et a conduit à la libéralisation dans des domaines tels que les télécommunications, les services financiers et les technologies de l'information. Cela a suscité l'émergence de nouveaux modèles d'affaires qui s'appuyaient sur de nouvelles opportunités pour développer des avantages comparatifs. Il s'est développé dans un flux constant d'investissement, de technologies, de biens intermédiaires et les services aux entreprises. C'est ce qu'on a appelé la «chaîne d'approvisionnement internationale». La principale caractéristique de ce phénomène est l'augmentation du commerce des biens finaux et intermédiaires entre les pays. Les biens intermédiaires ont généré la structure de production du réseau du commerce international et, donc, l'exposition à de nouveaux défis économiques qui ne sont pas saisis et pleinement compris par les statistiques commerciales bilatéraux. L'existence du réseau commercial international, liant les pays non seulement du côté de la consommation mais aussi de la production, fait que le contenu à valeur ajoutée du commerce diffère des exportations brutes. C'est précisément la valeur ajoutée qui est le principal objet d'intérêt économique parce qu'elle détermine l'activité économique et le niveau global de l'emploi dans un pays. La question principale est donc de savoir si les changements dans l'organisation du commerce mondial devraient conduire à une révision de nos intuitions économiques. C'est l'objet de cette thèse, dans laquelle je passe en revue de nombreux sujets et d'hypothèses économiques pressantes et les relie aux schémas de production mondiaux.Cette thèse couvre les thèmes suivants: (i) le rôle des accords de libre-échange et des technologies de l'information et de la communication ''captés comme effet frontière''; (ii) les élasticités des exportations à valeur ajoutée; les déséquilibres commerciaux. Alors que les résultats pour de nombreux pays sont rapportés, j'accorde une attention particulière aux pays européens. D'une manière générale, les résultats montrent que (i) les accords de libre-échange augmentent le commerce bilatéral de 54% en moyenne après 10 ans ou plus, au tant pour les biens finaux que pour les biens intermédiaires. Le ''border effect'' est devenu moins contraignant avec le temps, les échanges de biens finaux ont augmenté de 443% par rapport au commerce intérieur depuis 1970, tandis que la hausse a été de 195% pour les biens intermédiaires. Ils fournissent également la preuve que l'effet des accords de libre-échange sur le commerce s'est renforcé avec le temps. (ii) Les conséquences de négliger la dimension des CVM pour l'élasticité des exportations à valeur ajoutée sont qu'elles ne sont pas constantes dans le temps et inférieures à celles des exportations brutes. Une contribution importante est ici de mettre en place un cadre souple qui lie les changements dans les exportations à valeur ajoutée aux changements dans le flux réel des biens finaux et intermédiaires. Cela rend plus facile de calculer d'autres outils qui ont été développés auparavant dans la littérature, comme les taux de change effectif réel (REER) en termes de valeur ajoutée. (iii) L'utilisation d'une approche à valeur ajoutée pour étudier les déséquilibres commerciaux montre que nous ne comprenons toujours pas complètement les causes et les conséquences de ces déséquilibres et que les CVM ne font que compliquer davantage les choses. Par conséquence, je démêle les différentes composantes de la dynamique de la balance commerciale (la performance commerciale et la croissance de la demande) tout en intégrant les liens internationaux du réseau de production entrées-sorties. Enfin, j'explique dans quelle mesure les dévaluations internes sont suffisantes pour compenser la rigidité des taux de change intra-Euro.