Le paysage dans l’œuvre d'André Gide
Auteur / Autrice : | Maryam Alikhani |
Direction : | Serge Linarès |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 25/06/2018 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Saclay (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (Guyancourt, Yvelines ; 1998-....) |
établissement de préparation de la thèse : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Frank Lestringant |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Masson, Sophie Jollin-Bertocchi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Michel Wittmann |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
André Gide fait du paysage une donnée cardinale de son oeuvre narrative. L’objet de cette thèse en trois parties est d’en étudier les causes, les enjeux et les modalités. La représentation de l’environnement naturel est fonction d’une coloration subjective qui tend à se maintenir, voire à s’accentuer, au fil des évolutions de l’auteur, surtout lors de son passage du symbolisme au naturisme. L’expérience de la libération du moi sensible coïncide avec l’intensification d’une relation aux éléments, auparavant filtrée par la référentialité littéraire et artistique.À l’instar de l’écrivain, les personnages établissent une interaction active avec le paysage, parfois jusqu’à nourrir un rapport « érotocosmologique ». En tout cas, cette attraction pour la nature participe d’une révolution du sujet qui connaît ainsi une forme de renaissance et de requalification. L’approche géopoétique, telle que Kenneth White l’a élaborée au croisement des disciplines, permet de mieux appréhender les tenants et les aboutissants d’une pareille mutation ontologique.Notre étude, mêlant pour finir les acquis de la critique thématique et les outils de la démarche stylistique, s’attache à déterminer les particularités de la description gidienne, qui joue si volontiers de la brièveté, de l’inachèvement et du morcellement. L’usage fréquent de la focalisation interne, associée au déplacement du personnage dans l’espace, confère à la description un facteur dynamique et un caractère polysensoriel. Dans ces conditions, la description du paysage, loin d’être décorative, remplit, dans le récit, des fonctions importantes (mimésique, symbolique, proleptique, ou encore causative). Elle se révèle toujours articulée au tempérament et à l’évolution du personnage. D’ailleurs, elle finit par déserter une oeuvre narrative qui tend à se déporter vers les questions sociales, en tentant l’aventure créatrice du romanesque.