Thèse soutenue

Broder la pornographie. À la recherche d'un désir féminin

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Auteur / Autrice : Léonie Lauvaux
Direction : Sandrine Ferret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastiques
Date : Soutenance le 20/12/2018
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Pratiques et théories de l'art contemporain / PTAC
Jury : Président / Présidente : Claire Lahuerta
Examinateurs / Examinatrices : Muriel Andrin, Bertrand Clavez
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Lahuerta, Jean Da Silva

Résumé

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Cette thèse s’attache à questionner l’utilisation de la pornographie dans la « broderie subversive » par les plasticiennes. Cette démarche semble a priori paradoxale. Pourquoi, les plasticiennes brodent-elles des images de femmes objectivées ? Pourquoi utiliser la broderie alors que cette pratique est considérée comme un passe-temps féminin ? Pourquoi s’emparer de la pornographie, faite par les hommes pour les hommes ? L’analyse d’un large corpus d’œuvres brodées, au prisme des « gender studies » et des « porn studies », permet de saisir les enjeux de cette démarche singulière. Les plasticiennes utilisent un médium caractérisé comme essentialiste pour déconstruire de « l'intérieur » les valeurs patriarcales transmises par la tradition du tissu, posture basée sur une succession de paradoxes. Ainsi, par la représentation brodée du sexuel, voir même de leur sexualité, les plasticiennes sont amenées à questionner leur propre identité de genre. Le sexuel brodé permet de se réapproprier son corps et son imaginaire, de s'interroger personnellement sur son identité (par l'utilisation d'un médium a priori genré). Cette construction du « moi » est soumise à un double paradoxe, tout d'abord celui de l'utilisation d'un médium féminin, subverti par le détournement artistique, et d'images objectivant les corps des femmes alors qu'il s'agit de se les réapproprier. Dans l'exploration de ces deux paradoxes, dans leur confrontation, dans cet espace, peut alors se penser l'identité (de femme et d'artiste) dans une société androcentrée.