Les troubles formels de la pensée et de la mémoire sémantique : modèle de vulnérabilité au trouble bipolaire
Auteur / Autrice : | Mélanie Labalestra |
Direction : | Chrystel Besche-Richard, Laurent Lefebvre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 21/11/2018 |
Etablissement(s) : | Reims en cotutelle avec Université de Mons |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Reims ; 2012-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : (C2S) - Laboratoire de psychologie Cognition Santé Socialisation |
Jury : | Président / Présidente : Justine Gaugue-Finot |
Examinateurs / Examinatrices : Chrystel Besche-Richard, Laurent Lefebvre, Katia M'Bailara, Céline Baeyens, Nicolas Stefaniak | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Musiol, Sylvie Blairy |
Mots clés
Résumé
La désorganisation du discours est couramment observée en phase maniaque du trouble bipolaire. Elle peut se manifester par un langage incompréhensible, des idées décousues ou illogiques. Les premières études qui ont exploré les processus cognitifs sous-tendant ces perturbations du langage et du cours de la pensée dans le trouble bipolaire semblent en faveur de perturbations sémantiques. Pour déterminer la nature de ces perturbations, nous avons réalisé plusieurs études portant sur deux processus spécifiques : la propagation automatique de l’activation sémantique et l’inhibition sémantique. Pour évaluer ces processus nous avons construit deux tâches de décision lexicale basées sur l’amorçage sémantique. Celles-ci sont proposées à 17 patients bipolaires euthymiques ainsi qu’à un groupe de 61 personnes issues de la population générale pour lesquelles les traits de personnalité hypomaniaque et les tempéraments affectifs sont évalués. Les résultats montrent une moindre efficacité pour les deux processus dans le trouble bipolaire. Ces perturbations sont associées aux troubles du cours de la pensée. Dans la population générale, les résultats montrent que seule l’atteinte de la propagation automatique de l’activation est associée aux tempéraments hyperthymique et irritable. Cette association n’est pas retrouvée pour le processus d’inhibition sémantique, suggérant la mise en place de stratégies cognitives compensatoires lorsque les processus sont contrôlés. Nos résultats, associés à ceux de la littérature, semblent en faveur d’une approche dimensionnelle du trouble bipolaire et soulignent l’intérêt d’investiguer davantage la cognition dans les formes atténuées du trouble.