Parodie et création romanesque dans les littératures européennes (Antiquité-XVIIIe siècle) : essai de poétique historique
Auteur / Autrice : | Stéphane Pouyaud |
Direction : | Jean-Louis Haquette |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures comparées |
Date : | Soutenance le 08/12/2018 |
Etablissement(s) : | Reims |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Reims ; 2012-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : (CRIMEL) Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Modèles Esthétiques et Littéraires |
Jury : | Président / Présidente : Thomas G. Pavel |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Haquette, Vincent Jouve | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Guiomar Hautcoeur Pérez-Espejo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’objet de ce travail est de montrer le rôle capital qu’a joué la parodie dans la construction du genre romanesque, le seul de ce que l’on considère aujourd’hui comme les grands genres à ne pas être théorisé jusqu’à la fin du XVIIe siècle. La parodie est considérée comme une pratique facile et gratuite, comme une attaque déloyale visant à détruire sans pitié un modèle supérieur. Pourtant, on peut plaider en faveur de son pouvoir habilement corrosif et régénérateur : en critiquant une esthétique, elle en dénonce les défauts et invite à la renouveler. Tournée vers le passé du texte qu’elle imite, elle est aussi tournée vers l’avenir et porte en germe, dans sa critique, la suggestion de voies de renouvellement. Cette capacité de la parodie de régénérer par-delà la critique explique que le roman, en l’absence de théorisation, se soit largement défini par la parodie. Son rôle a, de ce fait, été crucial aux époques où le roman n’était ni théorisé ni accepté et elle a constitué un des lieux majeurs de la réflexion sur le genre romanesque. Non seulement la parodie bouscule le genre du roman et, par ce geste même, le constitue comme genre, mais elle permet aussi de mettre en évidence la conscience générique d’une époque et les formes qu’elle adoptait. Œuvre de lecteur, elle reflète la vision qu’a eue une époque du roman et les manières dont elle entendait le renouveler : elle est donc doublement théoricienne. Il s’agit ici de voir comment la parodie, du roman grec au roman du XVIIIe siècle a été le laboratoire du genre romanesque, situé dans un fragile équilibre entre la destruction des esthétiques qui l’ont précédé et la promotion de nouvelles formules.