Les espaces scéniques de la Cour de France, 1659-1792 : inventaire des sources, méthodes de traitement et nouveaux apports
Auteur / Autrice : | Dominique Lauvernier |
Direction : | Sabine Frommel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 06/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Histoire de l'art, des représentations et de l'administration dans l'Europe moderne et contemporaine (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Raphaëlle Legrand |
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Frommel, Raphaëlle Legrand, Elena Tamburini, Jan Lazardzig | |
Rapporteur / Rapporteuse : Raphaëlle Legrand, Elena Tamburini |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les espaces scéniques de la Cour de France sont abordés dans la continuité des trois derniers règnes de l’Ancien Régime, à partir d’un ensemble de sources le plus exhaustif possible. Cette nouvelle approche, résolument globale, repose sur le constat que les études précédentes ne se fondaient que rarement sur une identification précise de la nature même des sources qu’elles utilisaient et privilégiaient toujours des sondages ponctuels. A l’inverse, la présente thèse propose d’abord une analyse typologique des sources documentaires, tout particulièrement le considérable fonds des archives de la Maison du roi et des documents textuels, iconographiques et imprimés qu’elle a produits, ainsi que des rares vestiges conservés. Elle met en place des protocoles de travail adaptés à ces sources anciennes et au volume considérable du fonds : restitution virtuelle, base de données-calendrier documentant les lieux de représentation et répétition, interdisciplinarité nécessaire en raison de l’intrication des questions théâtrales, politiques, administratives, artisanales. Un lieu ne peut en effet se comprendre et se restituer sans la connaissance des techniques et méthodes de réalisation, des enjeux curiaux, des pratiques scéniques, et des traditions. La thèse expose quelques résultats significatifs de l’efficacité de cette méthodologie, tant pour le règne de Louis XIV aux sources lacunaires mais souvent considérées comme trop connues, que pour les règnes ultérieurs, très documentés. Notre connaissance des pratiques scéniques, des machines, de l’éclairage, par exemple, s’en trouve enrichie. Apparaît également une constance remarquable des pratiques adaptatives et empiriques de la Cour de France, après la « tabula rasa » de 1659 et les premières voies ouvertes, très vite abandonnées. De la masse des archives comptables, corroborant d’autres sources, se lit enfin une tentative sans fin de la part des Menus-Plaisirs pour gérer efficacement et économiquement une quantité croissante de lieux et matériels, inflation sans doute liée aux prétentions d’une Cour qui se voit comme la plus puissante d’Europe, alors même que la Maison royale ne fait que s’endetter jusqu’en 1789. Cette thèse entend donc ouvrir la voie à de futures recherches sur les spectacles à la Cour de France, ainsi qu’à une meilleure connaissance des lieux grâce aux nouvelles technologies.