Thèse soutenue

La mer vue de la terre : la côte tyrrhénienne orientale (1600-500 av.n.è.)

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Auteur / Autrice : Solène Chevalier
Direction : Stéphane Verger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Environnement et archéologie
Date : Soutenance le 04/12/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Laboratoire : Archéologie et philologie d'Orient et d'Occident (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Pascal Arnaud
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Verger, Pascal Arnaud, Vincent Jolivet, Jean-Christophe Sourisseau, Gabriele Cifani, Anca-Cristina Dan
Rapporteur / Rapporteuse : Vincent Jolivet, Jean-Christophe Sourisseau

Mots clés

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Résumé

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La côte tyrrhénienne orientale occupe une place centrale dans les dynamiques d’échanges méditerranéennes. Entre 1600 et 500 av. n. è. environ, elle est occupée par des communautés solidement structurées culturellement, parmi lesquelles les Étrusques, les populations latines, les Grecs d’Occident et les communautés italiques. L’adoption d’une chronologie étendue, qui court sur plus d’un millénaire, vise à mettre en lumière les phénomènes de continuité et de ruptures dans les réseaux de communication et dans les processus d’implantation en milieu littoral. En effet, cette étude entend détailler les processus à l’œuvre dans la construction de l’espace côtier tyrrhénien, en s’attachant aux notions de choix, d’attrait, de rejet ou d’indifférence qui ont joué dans les dynamiques d’implantation sur le littoral. En établissant des schémas de référence et en étudiant la matérialité des implantations côtières, cette analyse propose donc une synthèse inédite sur les processus qui ont amené à l’occupation du littoral dès l’âge du Bronze moyen, à la mise en valeur des ressources naturelles côtières et à la création de réseaux de communication complexes, maritimes, terrestres et fluviaux. Cette étude est motivée par le fait que le littoral tyrrhénien oriental, constamment évoqué dans les travaux antérieurs, n’a jamais été étudié pour ce qu’il représente, c’est-à-dire un espace d’interface entre le domaine marin et l’espace terrestre. L’exemple le plus frappant est celui des ports préromains, qui forment les points nodaux où les réseaux maritimes entrent en contact avec les structures territoriales terrestres, et qui n’ont fait l’objet que de rares études. Ce désintérêt pour les conditions concrètes des échanges maritimes amène une véritable méconnaissance de ces points de relâche, pourtant au cœur des trafics tyrrhéniens archaïques. En appréhendant la construction de l’espace littoral tyrrhénien par le biais des réseaux qui structurent les systèmes côtiers péninsulaires et insulaires, plusieurs caractéristiques émergent, parmi lesquelles la difficulté rencontrée dans les études passées pour corréler une vision maritime et une vision terrestre des interactions. Il ressort de cette nouvelle analyse que le littoral est essentiellement tourné vers la terre, situé au cœur des relations entre des systèmes locaux et régionaux. L’arrière-plan de l’étude du littoral tyrrhénien oriental est donc prioritairement terrien et non maritime, puisque les activités côtières émanent de systèmes terrestres et que les espaces portuaires forment les débouchés maritimes de tout un arrière-pays. En se situant dans la lignée des travaux réalisés ces quarante dernières années, qui ont permis à une véritable archéologie du paysage de se développer, cette thèse adopte donc un prisme nouveau qui, sans contredire les assertions passées, modifie l’appréhension traditionnelle du littoral.