Thèse soutenue

Traduction commentée du Kitāb Riyāḍat al-nafs wa Adab al-nafs (Du redressement de l’âme et De l’éducation de l’âme) d’al-Ḥakīm al-Tirmidhī (m. vers 300/910)

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Auteur / Autrice : Gabrielle Villetard
Direction : Mohammad Ali Amir-Moezzi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes arabes et islamiques
Date : Soutenance le 09/10/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Laboratoire : LEM Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Lory
Examinateurs / Examinatrices : Mohammad Ali Amir-Moezzi, Pierre Lory, Ève Feuillebois-Pierunek, Éric Geoffroy, Geneviève Gobillot
Rapporteurs / Rapporteuses : Ève Feuillebois-Pierunek, Éric Geoffroy

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse propose la traduction et le commentaire de la Riyāḍa et de l’Adab al-nafs d’al-Ḥakīm al-Tirmidhī, mystique sunnite khorasanien des 9ème et 10ème siècles de l’ère commune, connu pour l’impact qu’a eu son Kitāb khatm al-awliyā’ sur la pensée postérieure, celle d’Ibn ‘Arabī (m. 638/1240) en particulier. Ce sont deux manuels fondamentaux d’anthropologie spirituelle qui témoignent d’une mystique philosophique islamique ancienne assimilant des éléments de la pensée néoplatonicienne et de traditions religieuses orientales telles que le manichéisme et le bouddhisme. La systématisation du concept de sainteté (walāya) caractérise cette pensée que l’on pourrait qualifier de théosophique : dans la Riyāḍa et l’Adab sont ainsi exposées les règles de l’éducation de l’égo en vue de rétablir l’ascendant du cœur sur ce dernier, transformant le croyant en saint (walī). L’éthique de Tirmidhī se rapproche du principe bouddhiste selon lequel des actes apparemment identiques proviennent soit d’une motivation désintéressée soit d’une motivation égoïste. Le cœur, organe cognitif et organe de l’action, produit des actes conformes à la connaissance divine, tandis que l’âme s’approprie les actes pour satisfaire sa passion égoïste. L’anthropologie du Sage de Termez possède une dimension cosmologique, caractéristique elle aussi de la théosophie mystique : le saint, libéré de l’égo, voit apparaître en son cœur l’ordre divin régissant les mondes et devient ainsi lieutenant de Dieu, l’instrument d’une manifestation divine qui établit au sein de la communauté des croyants et dans le monde l’ordre de l’unicité et de la Loi que le culte de l’égo transgresse et corrompt. Les caractéristiques du saint chez Tirmidhī – sa connaissance et son pouvoir théophaniques – possèdent des correspondances évidentes avec celles attribuées à l’imam dans le shi‘isme.