La Francophonie à tout prix : le rôle de la Francophonie institutionnelle dans l'accès à la reconnaissance des écrivains africains d'expression française
Auteur / Autrice : | Madeline Bedecarré |
Direction : | Gisèle Sapiro |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du littéraire |
Date : | Soutenance le 20/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Combe |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Combe, Paul Aron, Xavier Garnier, Clara Lévy |
Résumé
Cette thèse en sociologie de littérature étudie comment la Francophonie institutionnelle, fondée en 1970, exerce des effets sur la littérature africaine de langue française à travers la création et le financement des prix littéraires. Les prix de la Francophonie jouent un rôle important dans le contrôle de l’accès à la reconnaissance pour les écrivains africains, déterminant en partie ce qui est publié, pesant sur la réception et influençant les catégories utilisées pour classifier cette littérature. À partir des archives, de l’observation ethnographique des cérémonies de prix, des entretiens, et d’une base de données sur plus de 300 prix littéraires, la thèse démontre comment une institution supranationale, la Francophonie, maintient depuis les années 1970 un circuit de reconnaissance littéraire pour presque exclusivement des écrivains d’expression française de l’Afrique subsaharienne. L’institution promeut et incite à produire de la littérature africaine tout en imposant des contraintes. Ce circuit a longtemps privilégié les genres du théâtre et la nouvelle et a tendance encore aujourd’hui à dépolitiser ou repolitiser les textes primés. La thèse montre que les prix littéraires inscrivent la littérature africaine dans cette catégorie de « francophone » et souligne le besoin de plus de travaux sur le rôle des institutions étatiques dans l’élaboration des valeurs littéraires.