Thèse soutenue

Posséder. Construction de l'Etat et résistances aux mécanismes de dépossession dans le Maroc post-2011
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Auteur / Autrice : Soraya El Kahlaoui
Direction : Albert Ogien
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 19/12/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Stefan Kipfer
Examinateurs / Examinatrices : Stefan Kipfer, Koenraad Bogaert, Cécile Boëx, Isabelle Coutant, Leyla Dakhli, Zakia Salime

Résumé

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En partant de deux enquêtes ethnographiques, l’une portant sur un quartier d’habitations informelles en cours de construction (2012-2013), et l’autre sur la résistance des membres de la tribu Guich Oudaya expulsés de leurs terres situées en plein Rabat (2014-2016), cette thèse vient interroger la manière dont les groupes sociaux marginalisés parviennent à revendiquer leurs droits dans le Maroc post-2011. Plus spécifiquement, ce travail vise à éclairer un aspect des reconfigurations politiques qui ont suivies les différentes protestations du mouvement du 20 février 2011, en mettant en lumière la dynamique des conflits et des rapports de force qui s’instituent dans l’affrontement entre un Etat régissant l’ordre urbain et des populations vivant dans le monde de l’informel en lutte pour leur droit au logement. Ces luttes du « peuple de l’informel » s’inscrivent dans un long processus historique engendré par le colonialisme. En urbanisant le Maroc, l’arrivée du pouvoir colonial a en effet profondément déstructuré les modes de gestion du territoire. Cette urbanisation, rendue possible grâce à l’instauration de mécanismes de dépossession, a provoqué une ségrégation spatiale fondée sur une séparation entre espace moderne et espace informel. En effet, avec l’avènement des villes coloniales/modernes, le manque de travail et de logement a abouti à la création de bidonvilles en périphérie des centres urbains et à l’émergence d’une économie informelle. Dans ces zones de marginalité urbaine, les populations se retrouvent dans la situation de contester l’Etat à partir d’une position de semi-légalité. Si cette situation structure leurs luttes et modèle leurs formes d’organisation, elle vient également les placer en opposition directe avec l’une des principales prérogatives de l’Etat moderne : celle de définir les contours du droit de propriété.