Santé sous-traitée. Ethnographier les mobilisations contre les risques du travail dans l'industrie nucléaire en France (1968-2018)
Auteur / Autrice : | Marie Ghis Malfilatre |
Direction : | Daniel Cefaï, Annie Thébaud-Mony |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 13/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude des mouvements sociaux (1970-.... ; Paris) |
établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Francis Chateauraynaud |
Examinateurs / Examinatrices : Francis Chateauraynaud, Sophie Béroud, Gabrielle Hecht, Arnaud Mias |
Mots clés
Résumé
Cette thèse étudie les mobilisations contre les risques du travail dans l’industrie nucléaire en France entre 1968 et 2018. Elle éclaire la dynamique des actions syndicales et des processus d’alertes internes aux exploitants nucléaires. L’enquête s’articule autour de deux séquences impulsées respectivement depuis le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et l’entreprise Électricité de France (EDF).La controverse autour des conditions de travail dans l’industrie nucléaire et du recours à des salariés d’entreprises sous-traitantes pour les opérations les plus exposées aux dangers de la radioactivité remonte aux années 1970. Elle ne cesse, depuis cette époque pionnière, de revenir sur le devant de la scène, sans toutefois susciter d’action publique à même de résoudre les problèmes soulevés. Cette controverse est alimentée par les enquêtes menées directement par les travailleurs de ce secteur et certains de leurs représentants syndicaux de la CFDT et de la CGT, avec le relais de médecins du travail, de scientifiques, de journalistes d’investigation et d’élus politiques. La thèse décrit les activités de problématisation du travail et du recours à la sous-traitance dans le nucléaire et rend compte de leur infélicité récurrente. Elle entend contribuer à mieux comprendre la faible visibilité sociale des enjeux de santé au travail et, plus largement, les processus d’émergence de publics mobilisés en démocratie et les logiques qui leur font obstacle.La démarche est d’ethnographie historique. Elle combine des observations et des entretiens, avec une plongée dans les archives. Elle étudie l’expérience du travail exposé aux risques dans cette industrie, la constitution du problème de la santé au travail sur différentes scènes, les parcours de personnes affectées ou concernées par ce problème et les phases successives de sa dynamique de publicisation et de confinement.