Les temporalités politiques et urbanistiques du Grand Paris : bâtir une métropole hors-norme
Auteur / Autrice : | Alexandre Faure |
Direction : | Marie-Vic Ozouf-Marignier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes Urbaines |
Date : | Soutenance le 07/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Ratouis |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Ratouis, David Guéranger, Renaud Payre, Dominique Rivière, Ádám Takács |
Mots clés
Résumé
Au même titre que la place et le statut de Paris, la métropolisation parisienne est une exception dans le paysage institutionnel français. Les années 2000 et 2010 sont caractérisées par l’émergence de deux modes de définition du phénomène métropolitain. Ceux-ci sont liés, d’une part à une ambition économique nationale (le Grand Paris), et d’autre part, aux volontés de réformer le mode de gouvernement de la région parisienne. La loi relative au Grand Paris de 2010 résulte du croisement de ces deux dynamiques qui sont pourtant très différentes. En effet, la métropolisation politique - qui aboutira à la Métropole du Grand Paris en 2016 - et le projet d’aménagement du Grand Paris - dont les chantiers ont démarré également en 2016 - ne se fondent ni sur les mêmes champs d’expérience ni sur les mêmes horizons d’attente. C’est en étudiant l’articulation de ces deux éléments à travers les récits métropolitains des élus franciliens, que ce travail ambitionne d’expliquer le régime d’historicité à l’œuvre, ordonnant une certaine configuration du passé, du présent et du futur. Ainsi, la particularité de la métropolisation se révèle non seulement dans le jeu d’échelles spatiales - du local au global - mais aussi dans l’enchevêtrement des échelles temporelles. La métropolisation mêle à la fois les temps courts de la décision et des mandats politiques, de la crise, et les temps intermédiaires voire longs du projet urbain, de l’aménagement et de l’inertie des pouvoirs.Cette thèse vise à mieux comprendre les temporalités soutenant ces deux phénomènes. Pour cela, elle s’appuie sur l’étude des politiques publiques d’aménagement, de la place et du rôle des élus dans la métropolisation, ainsi que de l’influence des séquences politiques sur l’institutionnalisation de la métropole. Elle expose l’inertie des institutions politiques sur le long terme au cours d’une série de réformes aux séquences rapides et incertaines (lois MAPAM et NOTRe). Enfin, ce travail participe à expliquer les enjeux de la configuration politique du pouvoir parisien tiraillés entre la construction d’une Métropole du Grand Paris des maires et un projet de transport co-porté par le Conseil Régional d’Ile-de-France et l’Etat.