Pratiques rituelles et espaces dramatiques : formes et fonctionnement des rites dans la tragédie attique
Auteur / Autrice : | Gloria Mugelli |
Direction : | François Lissarrague, Andrea Taddei, Cléo Carastro |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 16/11/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec Università degli studi (Pise, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) |
Jury : | Président / Présidente : Florence Gherchanoc |
Examinateurs / Examinatrices : Florence Gherchanoc, David Bouvier, Enrico Medda, Andrea Rodighiero |
Mots clés
Résumé
Pour les citoyens d’Athènes au Ve siècle, l’expérience de la tragédie n’avait pas son début lorsque les spectateurs prenaient leur place dans le théâtre de Dionysos : en tant qu’expérience rituelle, la tragédie s’inscrit dans le contexte festif des Grandes Dionysies, point de référence fondamental pour comprendre les interactions entre le drame et les spectateurs en tant que πολῖται.Au cours des rites accomplis aux Dionysies, et en général au cours de chaque rituel accompli dans d’autres contextes, le rôle de spectateur constituait une activité rituelle à tous égards. Lorsqu'un rituel fait partie de l’intrigue du drame, un mécanisme de mise en abyme est activé en fonction des compétences et des expériences rituelles des spectateurs, qui étaient capables de reconnaître la forme, les implications et les marges d'efficacité du rite. Les rites tragiques présentent donc une efficacité rituelle, déterminée par la comparaison avec le rite réel, et une efficacité dramatique, liée aux dynamiques de l’intrigue. Les images des rituels de la tragédie sont construites en tant qu'images polyvalentes, connectées aux événements dramatiques et associées à l'expérience rituelle des πολῖται.Le rituel est également inséré dans les dynamiques de la performance tragique ; certains rites (supplications, lamentations, offrandes non sanglantes) sont particulièrement « bons à représenter » sur la scène, tandis que d'autres (notamment le sacrifice sanglant) se déroulent dans des espaces invisibles aux spectateurs. L'observation des mécanismes par lesquels l'espace de l'orchestre est modelé par la représentation du rite, et mis en communication avec les espaces rituel invisibles permet de comprendre comment les détails de l'action rituelle sont utilisé pour obtenir un effet dramatique. D'autre part, isoler les caractéristiques des rituels représentés dans l'orchestre du théâtre de Dionysos permet de réfléchir à la nature de la tragédie grecque en tant qu'expérience rituelle.