Thèse soutenue

Une nouvelle chanson indépendante du Brésil. Les Rencontres de Compositeurs de Juiz de Fora et la création brésilienne à Paris

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Auteur / Autrice : Ébano Resende De Souza
Direction : Denis Laborde
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musique, histoire, société
Date : Soutenance le 24/10/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Antoine Hennion
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Hennion, Marta Amico, Anaïs Fléchet, Carlos Sandroni

Résumé

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Quelle place la musique indépendante brésilienne, notamment celle liée à la chanson d'auteur, occupe-t-elle dans le marché des musiques du monde ? Quels sont les liens que la nouvelle génération de compositeurs et de musiciens Brésiliens entretient avec ce marché ? Ces questions forment le socle des questionnements qui nourrissent ce travail de recherche. Comprendre la place de la musique d'auteur et la circulation de cette pratique est fondamental dans ce contexte. Pour cela, je fais des Rencontres de Juiz de Fora (Minas Gerais) au Brésil le point de départ de ce travail. J’enquête sur ces compositeurs et ces musiciens qui se réunissent, depuis 2006, dans le but de créer un espace de création et de diffusion de leurs pratiques musicales. Dans quelle mesure les choix stylistiques viennent-ils questionner les représentations caricaturales que nous avons d’une « musique brésilienne » ? Et de quelle façon sont-ils devenus un facteur de cohésion de ce groupe tout entier orienté vers un renouvellement du message poétique, social, stylistique de cette chanson ? D’une façon assez paradoxale, c’est à partir d'un puissant ancrage local que le groupe se veut porteur d’innovation à travers une démarche en réflexivité qui porte sur les grands thèmes de la tradition, du lien entre les innovations musicales et la mémoire esthétique des populations locales, de la façon d’insérer de nouvelles pratiques dans un contexte professionnel qui ne fait guère de place aux courants porteurs d’innovation. C’est à ce stade que le mouvement des jeunes créateurs devient politique, en ce sens qu’il entend prendre toute sa place dans la vie de la cité. Puis j’opère un déplacement. Quelle place cette musique indépendante occupe-t-elle hors du Brésil, et notamment à Paris ? Pour cela, j'essaie de comprendre comment ces compositeurs et musiciens brésiliens organisent leurs pratiques dans un espace autre que celui d'origine. Je m’intéresse aux raisons qui amènent ces artistes à se déplacer, à la façon dont ils élaborent leurs pratiques afin de prendre place dans ce nouvel environnement culturel porté par une langue qui n’est pas la leur. La musique devient un puissant levier d’intégration ; en même temps, ces musiciens innovants se heurtent aux attentes d’un public parisien qui nourrit de fortes attentes à l’égard de la « musique brésilienne ». Comment faire face à ces a priori ? C’est cette double dimension de la musique comme espace de création et la musique comme moyen de questionner les préjugés que ce travail met en œuvre.