Thèse soutenue

La fabrique d'un rap africain : création, engagement et cosmopolitisme à Ouagadougou, Burkina Faso
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Auteur / Autrice : Anna Cuomo
Direction : Michel Agier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 18/10/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des mondes africains (France ; 2014-....)
établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Rémy Bazenguissa
Examinateurs / Examinatrices : Rémy Bazenguissa, Christine Douxami, Frédéric Le Marcis, Virginie Milliot, Nicolas Puig, Fabienne Samson

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse porte sur le monde du rap à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Elle interroge les conditions d'accès à la reconnaissance des rappeurs burkinabè engagés dans une carrière professionnelle, tant localement qu'à une échelle internationale. Après deux ans d'enquêtes ethnographiques multi-situées et centrées sur les pratiques et les « manières de faire » du rap, de le promouvoir, le performer et le diffuser, je montre que c'est à partir d'une conscience connectée en permanence à un monde global, vécu et/ou imaginé, que ces artistes choisissent de « fabriquer » un rap africain authentique et exportable. Dans un pays où l'industrie musicale est peu développée, les rappeurs burkinabè ont recours à des financements divers (ministère de la Culture, Institutions européennes, ONG, soutiens privés locaux) qui conditionnent les processus créatifs. L'authenticité constitue une notion relationnelle, ancrée dans des rapports de pouvoirs : ils deviennent reconnus localement pour leur capacité à s'approprier une modernité globalisée d'une part, et d'autre part accèdent à une reconnaissance internationale dans leur propension à incarner la « nation burkinabè », entendue comme une communauté imaginée. Enfin, cette thèse développe une réflexion sur la catégorie d'« artiste engagé » ; j’analyse les processus de subjectivation politique chez les rappeurs burkinabè, souvent considérés comme porte-parole d'une jeunesse « consciente » et contestataire du continent. Ces derniers inscrivent leur démarche au sein d'un espace moral construit par l'Etat postcolonial burkinabè, en cherchant une visibilité à l'étranger dans l'optique d'exister individuellement dans le monde, tout en accédant au statut de représentant d'une nation.