Thèse soutenue

Politiser l'altérité reproduire l'inégalité. : genre, ethnicité et oppositions aux activités minières dans les Andes nord-péruviennes.

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Auteur / Autrice : Kyra Grieco
Direction : Carmen Salazar-Soler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie Sociale et Ethnologie
Date : Soutenance le 12/10/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Véronique Boyer-Araújo
Examinateurs / Examinatrices : Véronique Boyer-Araújo, Gilles Bataillon, Capucine Boidin-Caravias, Christophe Giudicelli, Nancy Thede

Résumé

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Cette thèse analyse les transformations des rapports sociaux liées au développement minier contemporain du nord Andin péruvien, qui ont donné lieu à une politisation des relations ethniques et de genre dans les mobilisations d'opposition aux activités extractives. Elle aborde cet objet à partir d’une ethnographie de la région Cajamarca, une des principales zones d’investissement minier à l’échelle nationale depuis 1992, et du réseau militant qui depuis 2011 s’oppose à la mise en place du projet Minas Conga. Le travail de recherche se situe à la croisée d’une ethnographie de l’activité militante et d’une sociohistoire des catégorisations ethniques ; il adopte à cette fin une approche féministe intersectionnelle et décoloniale.Réalisé entre 2011 et 2013, le travail de terrain a permis de saisir la façon dont le développement minier régional reconfigure les rapports productifs qui engendrent des nouvelles formes de différentiation sociale et de nouvelles alliances trans-sectorielles et multi-scalaires. L’enquête réalisée auprès des militants locaux a mis en évidence la politisation des identifications ethniques et de genre dans les mobilisations d’opposition aux activités minières, ainsi que la reproduction des hiérarchies sociales qu’elles sous-tendent. Les trajectoires militantes et les enjeux nationaux du conflit ont éclairé un processus de réorganisation politique et de réappropriation de l’état par le bas. Finalement, l’analyse des représentations du conflit circulant dans l’espace public national et médiatique international pendant la période 2013-2016 permet de saisir les éléments de continuité et de rupture dans les imaginaires de l’altérité. En émerge notamment, en lien avec l’expansion des activités extractives et des mobilisations sociales, une reconfiguration de la catégorie d’« indigène » et du régime d’altérité nationale dont il relève.