Thèse soutenue

Grossesse et reconnaissance du sujet. Parcours de soins de femmes enceintes primo-arrivantes en France.

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Auteur / Autrice : Louise Virole
Direction : Philippe Bataille
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 20/09/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Nacira Guénif Souilamas
Examinateurs / Examinatrices : Nacira Guénif Souilamas, Clélia Gasquet, Marie Jaisson, Nasima Moujoud
Rapporteur / Rapporteuse : Jules Falquet

Résumé

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Cette thèse étudie les formes de subjectivation produites au cours des parcours de soins de femmes enceintes primo-arrivantes – étrangères arrivées depuis moins de cinq ans sur le territoire français. L’enquête de terrain s’appuie sur des observations au sein de structures de soins à Paris et en Seine-Saint-Denis, ainsi que sur une soixantaine d’entretiens semi-directifs menés avec des professionnelles de la périnatalité et des femmes primo-arrivantes enceintes ou ayant accouché récemment en Île-de-France. À partir de ce travail ethnographique, la thèse analyse de manière intersectionnelle les effets subjectivants de l’entrée dans des dispositifs médico-sociaux dédiés aux femmes enceintes primo-arrivantes. Alors que dans un premier temps, l’annonce de la grossesse fragilise les conditions de vie de ces sujets déjà exclus en France, les femmes primo-arrivantes acquièrent en revanche une légitimité auprès des institutions médicales du fait de leur grossesse. Identifiées comme public à risque prioritaire par les politiques de santé publique, ces femmes sont orientées vers des prises en charge spécifiques, qui participent à les reconnaitre en tant que sujets. La thèse interroge les effets réifiants de cette reconnaissance : reconnues uniquement grâce à leur corps enceint, ces femmes connaissent une forme d’assignation racialisée à la maternité. Dans ce contexte, les femmes enceintes primo-arrivantes peuvent en venir à mobiliser leur corps enceint comme ressource pour limiter les effets de la domination. En définitive, la thèse donne à voir les mécanismes d’altérisation ethno-raciale opérés par les professionnelles de santé et les pratiques de résistance des usagères au sein des dispositifs dédiés.