Thèse soutenue

Jeunesse et générations entre deux empires. La transformation des sociabilités pendant le passage de gouvernance ottomane à gouvernance italienne à Rhodes

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Auteur / Autrice : Andreas Guidi
Direction : Nathalie ClayerHannes Grandits
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 09/07/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec Humboldt-Universität (Berlin). Philosophische Fakultät
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Alexander Nützenadel
Examinateurs / Examinatrices : Alexander Nützenadel, Andreas Eckert, Aron Rodrigue, Alexandre Toumarkine

Résumé

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Au début du XXème siècle, l'espace urbain de Rhodes est marqué par la coexistence de sujets Orthodoxes, Musulmans, Juifs et Catholiques. En 1912, l’Italie occupe ce centre d’une province ottomane. Après le Traité de Lausanne de 1923, l’occupation militaire italienne devient une administration civile et Rhodes devient ainsi un protectorat de l’état fasciste. L’historiographie a traité cet objet d’étude soit en se concentrant sur une seule des communautés confessionnelles, soit sur les structures gouvernementales, et elle montre une tendance à voir les dernières années d’administration Ottomane et l’administration italienne comme deux objets d’analyse séparés. Cette thèse offre une approche plus inclusive à travers la combinaison de sources de type, langue, et origine différente. Situé au carrefour entre histoire sociale et culturelle, le récit est centré sur les trajectoires de vie d’individus appartenant aux différentes confessions et sur leur rapport avec les institutions pendant le passage de la domination ottomane à la domination italienne. À part les changements de pratiques de gouvernance au sein des institutions, il est possible d’observer à cette époque des diverses innovations relatives à l’espace et aux formes de socialisation. Cette thèse interroge cette double échelle de transformation à travers une perspective inspirée par les études en sciences sociales autour de la notion de génération et jeunesse. L’étude porte sur les pratiques de démarcation et circulation de ressources entre les différentes générations d’une famille. De plus, la recherche inclut les configurations qui s’étendent au-delà des limites de la famille mais qui sont influencées par les rapport entre générations, comme l’école, les associations, les partis. Dans le contexte étudié, les institutions locales essaient de réguler la divergence produite par le fait que, dans la plupart des familles, les enfant sont socialisés différemment par rapport à leur parents. Cela aboutit à une communalisation et à une étatisation des ressources, deux tendances qui persistent avec des modalités et des motifs différents, de la période ottomane à l’italienne. Le but de ce processus est de domestiquer des formes de sociabilité et il se penche sur l’évocation de la « jeunesse » comme objet de cette domestication. Ainsi, le terme « jeunesse » sert à prescrire des normes de conduite et à légitimer l’intervention institutionnelle dans la régulation de la gestion des ressources.