Thèse soutenue

L'émergence des "intellectuels intermédiaires" en Iran dans le prolongement de la révolution islamique de 1979
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Monika Mousavi
Direction : Farhad Khosrokhavar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes politiques
Date : Soutenance le 27/06/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Lahouari Addi
Examinateurs / Examinatrices : Lahouari Addi, Seyed Mohsen Mottaghi, Saeed Paivandi, Sepideh Parsapajouh

Résumé

FR  |  
EN

Cette recherche se donne pour objet d’étudier une théorie récente, très discutée à l’heure actuelle, à savoir l’émergence des ‘‘ intellectuels intermédiaires ‘’ dont la finalité était un encouragement à la démocratie en Iran à partir des années 1990 jusqu’à nos jours. Ce courant d’idées, même s’il n’a jamais été perçu comme parfaitement structuré, comporte des spécificités concrètes qui la distingue des générations d’intellectuels précédentes, de sorte qu‘on pourrait dire que cette nouvelle génération de par ses idées, réflexions et par son engagement social, pose les bases d’une refondation de la notion et de l’identité de l’intellectuel en Iran. Il en émerge alors une nouvelle substance de l’intellectualité qui engendre, au fur et à mesure de son évolution, un passage des intellectuels classiques et ambitieux (« d’avant-garde ») aux intellectuels intermédiaires.La première partie de cette étude s’articulera autour de l’analyse et de la présentation du discours des quatre générations d’intellectuels, du contexte de leur apparition en Iran, et tout particulièrement de celle des intellectuels intermédiaires. Ensuite, nous aborderons les différents aspects et les nombreux facteurs qui ont permis la naissance de ce mouvement avec une attention tout d’abord pour les facteurs externes ; l’influence de l’environnement international et des différents écoles de la pensée, l’apparition de nouveaux discours sur la modernité puis sur la postmodernité, , l’accélération de la diffusion de leurs idées à travers l’usage d’internet et des réseaux sociaux (qui tissent et renforcent les liens entre les différentes forces sociales). Puis dans un second temps nous nous intéresserons aux facteurs internes; l’épreuve de bouleversements politiques choquants, entrainant un regard plus critique que les discours précédant et la mise en avant de valeurs démocratiques depuis les mouvements réformistes apparus pendant les années 1996 et 1997. Ces changements sociopolitiques sont pour beaucoup dans l’affaiblissement du courant des « intellectuels religieux ».La deuxième partie de cette étude portera sur les trois axes, autour desquels les intellectuels, au cours de l’histoire des idées en Iran, ont conçu les interactions sociales : Occident, état, et religion. Ils s’efforceront tout le long de l’histoire iranienne de répondre à des questions ayant trait à ces trois thèmes. Les réponses des intellectuels intermédiaires ont rencontrés beaucoup de succès en proposant des réponses à de réelles inquiétudes sociales. En effet, ils ont réussi à schématiser des plans d’action pour atteindre leurs objectifs et à mettre en relief une dimension plus pragmatique de la société iranienne contemporaine. On n’a pas souvent pu en dire autant pour les générations précédentes d’intellectuels.Le but principal de cette recherche est d’étudier comment ces intellectuels intermédiaires fondent leurs convictions et leurs actions, avec en toile de fond une marche déterminée vers la démocratie. La démarche de ces intellectuels est marquée par cet engagement pour la démocratie, et la coexistence des différents courants d’idées dans la société iranienne. Pour ces intellectuels toutes réflexions ou action doit prendre en compte le caractère indissociable des notions de démocratie, d’occident et de religion au sein d’une sphère politique ou l’état possède tous les attributs de la souveraineté. D’ailleurs leur orientations se conforment à la plupart des principes démocratiques; la tolérance, la liberté de pensée, la liberté d’expression et le pluralisme, le sécularisme, la souveraineté du peuple, le droit de citoyenneté, le dialogue entre tous les force sociales, une société libre et sans censure. Ce contexte sera abordé au cours de la dernière partie de la recherche.