Thèse soutenue

Intentions non voulues : scénario sécuritaire et interprétation performative
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Auteur / Autrice : Hye-yun Kang
Direction : Marc CréponMichael Loriaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 19/11/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec Northwestern university
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pays germaniques, transferts culturels (Paris)
Établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Michael Dillon
Examinateurs / Examinatrices : Marc Crépon, Michael Loriaux, Michael Dillon, Grégoire Mallard, Samuel Weber, Perrine Simon-Nahum, William Sampson Klock Reno
Rapporteurs / Rapporteuses : Grégoire Mallard, Samuel Weber

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans ma thèse, j’explique comment ces conséquences non voulues ont été le résultat de ces politiques sécuritaires. Le retour de flamme présente un cas où les politiques de sécurité créent plus de mal que de bien pour le pays qui les adopte, en raison des « accidents » militaires, de la répression interne, de la militarisation du maintien de l'ordre et des attaques terroristes. Dans ma thèse, je considère le retour de flamme comme un symptôme qui révèle cette source de danger systématique. Afin de montrer ce mécanisme de sécurité, je me base sur la théorie de la performance. Ma thèse attire l'attention sur le scénario qui dirige l'action sécuritaire. Je soutiens que le scénario sécuritaire invite à réaliser un acte de décision, ou une représentation (« performance ») comme je l'appelle, en raison de son ambiguïté inhérente. L'ambiguïté du script sécuritaire est impossible à éradiquer, de sorte qu'il résiste à une interprétation « correcte ». En comprenant les conséquences non voulues, la première tentative de trouver les intentions passe souvent par la recherche d’un scénario définitif. Mais il n'y a pas de scénario définitif. Les intentions des actions sécuritaires sont écrites dans des règles et des ordres multiples. Leurs récits sur l'ennemi et la menace ne sont pas cohérents et sont souvent contradictoires. La pluralité des scénarios complique la situation. Mais même s'il existe un scénario définitif pour l'action, l'ambiguïté ne peut pas être supprimée. Dans le cas du massacre de Geochang, où le 5ème ordre d’opération était le scénario impliqué dans l’incident, le texte de cet ordre - « Exécuter tous ceux qui sont entre les mains de l’ennemi » - nécessite toujours des interprétations sur la signification que peuvent avoir les termes d’« exécution », d’« ennemi », d’« être dans les mains de l'ennemi », etc. Les interprétations font échos avec les sous-textes de l'opération de suppression de l'hiver 1950-1951, l'opération Roundup de l'armée américaine et le changement de politique étrangère de Washington suite à l'intervention chinoise dans le conflit coréen. L'étendue du sous-texte est sans fin, ce qui constitue l'ambiguïté structurelle du scénario. À ce stade, il est difficile de dire lequel est le scénario principal. Ceux-ci doivent être considérées comme des scénarios sécuritaires alternatifs plutôt que comme des sous-textes du texte principal. Cette ambiguïté du scénario amène à la décision de l’acteur de jouer à sa manière. Ainsi, le jeu signifie les comportements incarnés des acteurs qui interprètent, comprennent et jouent le scénario. S'il n'y a aucun moyen d'arrêter d'exécuter le scénario, aucun moyen d'éradiquer son ambiguïté, aucun moyen de corriger sa signification, le retour de flamme a lieu tôt ou tard comme conséquence de la représentation. Bien sûr, historiquement, toutes les mesures sécuritaires n’ont pas causé de dommages physiques. Cependant, chaque action sécuritaire unique participe à la toile plus large du contexte qui réécrit un autre scénario. L'ambiguïté des scénarios crée des risques systématiques de retour de flamme.