Thèse soutenue

La compréhension des ambiguïtés sémantiques : une perspective expérimentale

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Auteur / Autrice : Mora Maldonado
Direction : Benjamin SpectorEmmanuel Chemla
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives
Date : Soutenance le 05/06/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Jean-Nicod (Paris) (2002-....)
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Schlenker
Examinateurs / Examinatrices : Benjamin Spector, Emmanuel Chemla, Philippe Schlenker, Uli Sauerland, Alexis Wellwood, Viola Schmitt
Rapporteurs / Rapporteuses : Uli Sauerland, Alexis Wellwood

Mots clés

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Résumé

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Les ambiguïtés de phrases sont au cœur de la recherche sur la compréhension du langage depuis un certain temps. Pour les sémanticiens, ces ambigüités ont été utilisées pour suggérer l’existence de différents mécanismes abstraits qui pourraient s’appliquer à une même structure syntaxique au stade de l’interprétation. Pour les psycholinguistes, les ambiguïtés sémantiques ont offert un outil d’étude de la dynamique du traitement de phrases : puisque les ambiguïtés tendent à être résolues incrémentalement (c’est-à-dire avant la fin de la phrase), le schéma de traitement des phrases ambiguës peut permettre d’identifier les facteurs linguistiques et non linguistiques qui jouent un rôle dans la compréhension online. Cette dissertation traite des théories de la compréhension du langage en explorant deux questions complémentaires : (1) comment différents sens peuvent-ils être associés à une seule tournure de phrase, et (2) comment sommes-nous capables d’accéder à ces interprétations alternatives et de les traiter pendant l’analyse syntaxique. Pour répondre à ces questions, la présente étude se focalise principalement sur ce qu’on appelle les ambiguïtés de pluriel, qui surgissent par l’interaction entre certains prédicats et leurs arguments pluriels. Par exemple, la phrase Amir et Milica ont construit un château de sable a une interprétation non distributive, collective (c’est-à-dire qu’Amir et Milica ont construit ensemble un château de sable) mais aussi une interprétation distributive (c’est-à-dire qu’Amir et Milica ont chacun construit un château de sable). La plupart des approches linguistiques partent du principe que les lectures distributives dérivent d’interprétations non distributives, plus élémentaires, par l’application d’un opérateur de « distributivité » phonologiquement nul (Link, 1987 ; Champollion, 2014). La première partie de cette dissertation présente deux études qui visent à identifier les mécanismes abstraits qui sous-tendent le contraste distributif/non distributif à travers un paradigme d’amorçage. Cette méthode d’amorçage est ensuite étendue à d’autres phénomènes sémantiques (c’est-à-dire des ambiguïtés de portée) dans la deuxième partie de la dissertation, dans laquelle des interactions entre pluralité et phénomène de portée sont aussi testées expérimentalement. Pour évaluer la dynamique de la résolution des ambiguïtés, la troisième partie de cette dissertation présente une étude de suivi des mouvements de souris, conçue pour établir les caractéristiques de trajectoires de souris qui se corrèlent avec la prise de décision et la désambiguïsation. La méthodologie développée dans cette étude est ensuite utilisée pour analyser des données préliminaires relatives au traitement de phrases à ambiguïtés de pluriel.