Thèse soutenue

Espaces, pratiques et transition dans l’organisation : une ethnographie en gares

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Auteur / Autrice : Albane Grandazzi
Direction : François-Xavier de Vaujany
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Soutenance le 26/11/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Dauphine Recherches en management (Paris)
établissement de préparation de la thèse : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....)
Entreprise : SNCF Mobilités (9 Rue Jean-Philippe Rameau 93200 Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Huault
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Huault, Caroline Hussler, Laurent Taskin, Anne-Laure Fayard, Sophie Grimaldi
Rapporteurs / Rapporteuses : Caroline Hussler, Laurent Taskin

Mots clés

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Résumé

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De plus en plus, les membres des organisations sont en situation de mobilité permanente. Ils téléphonent en marchant, font des réunions à distance, ou sont présents dans des espaces de travail partagés pour un temps limité. Les lieux de travail sont davantage traversés qu’ils sont occupés. La gare illustre parfaitement ces tendances autant spatiales que temporelles. La question empirique au cœur de cette thèse a émergée dans le contexte actuel de la SNCF qui refond largement l’espace de ses gares et repense en profondeur le rôle de ses agents. Elle le fait sur fond de digitalisation de ses activités historiques. Dans ce contexte, le cas des agents commerciaux représente un changement de paradigme, avec des pratiques de travail de plus en plus mobiles et « dé-fixées ». Cette mise en mouvement des agents se heurte à une conception historique qui envisage la gare comme un ensemble d’espaces fermés, fixes et stables dans leurs fonctions et leurs usages. Notre constat empirique rejoint un vide conceptuel : si la théorisation des espaces « entre-deux » s’est développée en théories des organisations, on en sait peu sur la manière dont la transition émerge dans les pratiques de travail. En effet, on connaît surtout le point de vue de ceux qui traversent ces espaces. On cherchera donc ici à éclairer le point de vue de ceux qui organisent ces transitions par leurs pratiques de travail. Dans notre thèse, nous pensons le caractère transitionnel de l’espace comme une expérience et un processus indissociables des pratiques de travail. Notre ethnographie porte sur plusieurs grandes gares en France. Elle est complétée par une longue observation-participante des directions centrales chez SNCF sur une durée de trois ans. Cette phase empirique nous a permis de mieux comprendre les métiers et les logiques d’aménagement des espaces. Nous avons analysé l’espace-temps au travers de trois pratiques-clés des agents commerciaux (la vente, l’information et l’embarquement). Nous centrons notre analyse sur les pratiques, en particulier leurs modes d’expressions corporelles, en adoptant une posture phénoménologique. Notre recherche démontre comment les pratiques sont performatives d’un espace-temps de transition. Pour que l’espace soit traversé, il nécessite des gestes qui sont autant de points de rencontres pour diriger, orienter, conseiller ou rassurer les voyageurs. Nous contribuons à la littérature en théories des organisations sur l’espace organisationnel et les pratiques corporelles en conceptualisant le rôle des gestes-frontières dans ces expériences comprenant des dimensions spatiales, temporelles, matérielles et corporelles. Nous proposons également des contributions stratégiques et managériales en insistant sur une logique de fluidité, recherchée dans les parcours des voyageurs en gare.