Thèse soutenue

Apport des outils de détection de l’immunité adaptés au contexte épidémiologique pour le contrôle et la surveillance de la rage animale

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Auteur / Autrice : Marine Wasniewski
Direction : Nadia Haddad
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 28/06/2018
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie moléculaire et immunologie parasitaires
Jury : Président / Présidente : Jakob Zinsstag
Examinateurs / Examinatrices : Nadia Haddad, Khadija Id Sidi Yahia
Rapporteur / Rapporteuse : Raphaël Duval, Michel Pépin

Mots clés

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Résumé

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La rage est une zoonose mortelle, susceptible d’atteindre autant les mammifères sauvages et domestiques que l’Homme. Elle est à l’origine d’environ 70 000 décès humain déclarés par an, majoritairement des enfants dans les pays en développement. Le chien, réservoir majeur de l’espèce RABV, est à l’origine de 98-99% de ces décès. Quatorze espèces de Lyssavirus, circulant majoritairement chez les chiroptères sont actuellement reconnues. La vaccination, associée à des mesures sanitaires, reste le meilleur outil de prévention et de maîtrise de la maladie. A l’heure actuelle, seule la sérologie permet de contrôler l’efficacité de la vaccination antirabique, le développement des anticorps neutralisants étant le premier témoin d’une immunité protectrice. Les travaux s’appuyant sur la séroneutralisation virale, et notamment ceux auxquels j’ai participé, ont mis en évidence l’influence de différents facteurs dont certains ont conduit à préconiser des modifications de protocoles vaccinaux. Ils ont également permis d’assurer le suivi de l’efficacité de la vaccination individuelle ou de groupe sur le terrain et de contribuer à son amélioration. Les tests de séroneutralisation sont également utilisés dans le cadre de l’épidémiosurveillance de populations animales non vaccinées. La mise en œuvre de ces tests chez les chiroptères en France, après leur adaptation au Lyssavirus d’intérêt que j’ai menée à bien, a permis d’obtenir des informations sur la circulation des espèces virales EBLV-1 et EBLV-2, sur une base uniquement sérologique pour ce dernier. D’autre part, elle a permis de mettre en évidence au sein d’une même colonie des phénomènes de transition sérologique au cours du temps, dont l’étude mériterait d’être approfondie. Les tests de séroneutralisation sont cependant difficilement transférables aux pays où la rage est très présente, du fait de ressources limitées. Mes travaux, proposant l’utilisation d’un test ELISA comme méthode alternative, ont contribué à remettre en cause le dogme du recours nécessaire à la séroneutralisation. Ce test, couplé à un système de collecte d’échantillons sanguins adapté au terrain, devrait améliorer le suivi de l’efficacité des campagnes de vaccination de la faune sauvage comme des animaux domestiques, y compris dans les pays d’enzootie où la qualité des prélèvements de sang ne peut être assurée. Ainsi, les outils d’évaluation de la réponse immunitaire humorale sont des outils très précieux au service de la lutte et de la surveillance de la rage animale dans le monde. Mes travaux, complémentaires à ceux réalisés par d’autres équipes, ont contribué à rendre envisageable l’objectif prioritaire des organisations internationales : l’éradication de la rage canine dans le monde à l’horizon 2030. Il est cependant nécessaire de les poursuivre pour améliorer les outils disponibles et d’en proposer de plus adaptés, afin d’atteindre l’ensemble des objectifs d’éradication, de la rage canine comme de la rage selvatique