Thèse soutenue

L’intégration du covoiturage dans le système de mobilité francilien : hybrider le transport collectif et individuel pour asseoir l’hégémonie de l’automobile ?
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Auteur / Autrice : Teddy Delaunay
Direction : Nacima Baron-Yellès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Soutenance le 24/09/2018
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Ville, mobilité, transport (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - Laboratoire Ville- Mobilité- Transport / LVMT
Jury : Président / Présidente : Xavier Desjardins
Examinateurs / Examinatrices : Nacima Baron-Yellès, Laurent Cailly, Thomas Vanoutrive
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Ménerault, Marie-Christine Fourny

Mots clés

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Résumé

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Les initiatives visant à développer le covoiturage au quotidien et sur de courtes distances font l’objet d’une attention croissante d’acteurs privés et publics depuis l’essor de la pratique sur de longues distances. Cette thèse analyse la manière dont les services de covoiturage intègrent le champ de l’action publique et interroge les transformations qu’ils occasionnent sur le système de mobilité en place. La thèse est structurée en quatre parties. Le cadrage théorique et méthodologique précise la démarche de recherche, qui s’ancre sur trois entrées : les relations entre territoire et système de mobilité, le changement dans l’action publique et le processus de diffusion des innovations dans la société. Ces approches théoriques sont mobilisées pour répondre à la problématique et étudier des expérimentations de services de covoiturage dans les franges de l’Île-de-France (partie 1). La seconde partie retrace la généalogie du covoiturage pour montrer comment il s’affirme comme nouvel élément du système de mobilité et comme un objet d’action publique (partie 2). Nous étudions ensuite le processus de diffusion du covoiturage et l’ampleur de son intégration au sein de l’action publique de transport (partie 3) avant d’analyser les transformations provoquées sur le système de mobilité (partie 4).Cette recherche précise comment les politiques publiques de promotion du covoiturage, initialement mises en œuvre pour limiter les externalités négatives de l’automobile, tendent désormais à concurrencer l’offre de transport publique routière. Ce travail montre ensuite comment s’ouvre une fenêtre d’opportunité pour le développement du covoiturage en France et expose les difficultés que rencontrent les acteurs de l’action publique pour s’approprier cette innovation. La thèse rend également compte de l’émergence de nouvelles formes de services de covoiturage, de nature infrastructurelle, qui favorisent la territorialisation des politiques publiques de covoiturage et l’intégration de ce mode dans le champ du service public de transport. Dans un dernier temps, cette recherche montre qu’en tendant vers une hybridation des modèles de transport collectif-public et individuel-privé, le covoiturage ébranle les principes du service public et promeut une représentation libérale de la notion d’intérêt général. Ce faisant, plus qu’il ne remet en cause les logiques sur lesquelles se fonde notre système de mobilité, il participe au renforcement du système automobile. Ce travail mesure ainsi les limites d’une logique de croissance et d’individualisation des services de mobilités et conclut en proposant des pistes pour optimiser le covoiturage en limitant le risque que les gains de performances promis par ce nouveau modèle ne renforcent trop, à terme, les externalités négatives du système automobile