A l'ombre des biotechnologies : reformuler la production de savoirs par la bio-ingénierie en France et aux Etats-Unis
Auteur / Autrice : | Benjamin Raimbault |
Direction : | Pierre-Benoît Joly |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 21/09/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés (Champs sur Marne ; 2015-....) - Laboratoire Interdisciplinaire Sciences- Innovations- Sociétés / LISIS |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Vinck |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Benoît Joly, Bernadette Bensaude-Vincent, Ulrike Felt | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Gaudillière, Béatrice Milard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Qu’est-ce que la bio-ingénierie ? Assimilée à l’essor des nouvelles manières de manipuler et contrôler le vivant par la modification du génome depuis les années 70-80, la bio-ingénierie est fréquemment identifiée et restreinte aux biotechnologies à ADN. Ingénieriser le vivant est alors synonyme du développement des plantes génétiquement modifiées et des transformations de l’industrie pharmaceutique qui témoignent de l’apparition d’un nouvel agencement entre science, industrie et politique. Au milieu des années 2000, une communauté d’ingénieurs se rassemble autour du terme de « biologie synthétique » avec pour ambition de faire advenir la « vraie » bio-ingénierie. Davantage qu’un nouveau domaine scientifique, cette communauté naissante revendique une véritable utopie technique de modification du vivant sur le modèle de l’électronique et de l’informatique en rupture avec les biotechnologies à ADN et leurs régulations. Cette utopie est néanmoins marginalisée et la biologie synthétique se range alors comme un domaine scientifique stabilisée.La thèse enquête à partir de l’émergence de la biologie synthétique pour interroger les pratiques et les régulations de la bio-ingénierie depuis le milieu des années 80. Suivre la bio-ingénierie permet alors de mettre à jour un régime de production de savoir à l’ombre des biotechnologies à ADN et des récits dominants sur la manière dont le savoir contemporain est produit. L’expression « à l’ombre » renvoie alors aux régulations délaissées, aux applications peu révolutionnaires, aux acteurs puissants et discrets, aux secteurs économiques peu enquêtés, aux programmes peu étudiés pour rendre compte de ce que l’on appelle les biotechnologies et de la production de savoirs contemporaine.